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Adversaires communs

«L?Union syndicale prend l?économie en otage en la menaçant tout entière pour faire pression sur le seul secteur de la construction», dénonçait hier Thomas Daum, président de l?Union patronale suisse. Les syndicats ont en effet averti que la résiliation de la convention collective dans la construction mettait en question leur soutien à la libre circulation.

17 oct. 2007, 12:00

Mais Thomas Daum nuance. D?abord, il admet que les syndicats réclament une amélioration des mesures d?accompagnement à la libre circulation, par exemple dans le secteur de la construction. Autant dire que certains employeurs sont trop tentés d?utiliser la main-d??uvre étrangère pour faire pression sur les salaires. Ensuite, il estime incontestable que les syndicats «ont eu un poids» dans l?acceptation de la libre circulation. C?est admettre que lors des prochains votes dans ce domaine (reconduction de l?accord et extension à la Roumanie-Bulgarie), il vaut mieux avoir les syndicats avec soi que contre soi. Mais les deux remarques sont destinées au patronat.

Car on est loin du clivage traditionnel entre patronat et syndicats. Tous deux sont convaincus de la nécessité de la libre circulation pour la croissance. Sans main-d??uvre étrangère ? avec la souplesse d?engagement que permet la libre circulation ? l?économie prendrait un retard énorme dans la compétitivité internationale.

Et cette croissance se répercute sur l?emploi. Quoi qu?en disent les sceptiques, le chômage ne serait pas aussi bas sans la libre circulation. S?il y a donc intérêts communs, il y a aussi adversaires communs: ceux qui s?opposent à l?ouverture du marché du travail par protectionnisme émotionnel, c?est-à-dire les milieux nationalistes, UDC en tête.

C?est ce qui semble expliquer la résiliation de la convention nationale dans la construction: l?activisme croissant de petits patrons de la construction, proches de l?UDC, dans les organes de la Société suisse des entrepreneurs. Ceux pour qui deux ennemis sont ici réunis: étrangers et syndicats. Thomas Daum a encore du pain sur la planche.

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