«Les Saint-Gallois ne sont pas là où ils devraient être», estime Moreno Merenda, un «ancien» de la maison «verte» (2002-décembre 2005). Mais n'allez pas lire que les Neuchâtelois feront des cadeaux à leur adversaire du jour, même si Pascal Jenny a lui aussi arpenté la pelouse de l'Espenmoos, entre 2001 et 2005. «On ne doit pas penser à la situation difficile que vit Saint-Gall en ce moment», explique le latéral xamaxien, transfuge d'Yverdon. «Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes et sur les points que nous voulons rapporter de là-bas.»
A les entendre, les deux anciens «Brodeurs» ont définitivement tourné la page saint-galloise. «Dès que l'arbitre siffle le coup d'envoi, il n'y a plus de place pour les sentiments», lâche Moreno Merenda. «En plus, il n'y a plus grand monde qui était déjà là à l'époque. Nous avons besoin de points et c'est peut-être le moment idéal pour aller en prendre...» Même son de cloche du côté de son ancien et nouveau coéquipier, Pascal Jenny. «C'est vrai que j'ai passé quatre saisons à Saint-Gall, mais le chapitre est terminé. Je suis parti et d'autres histoires ont commencé.»
Reste que nos deux hommes savent parfaitement que la mission xamaxienne est particulièrement périlleuse ce soir au pays de la saucisse à rôtir, que «le lion blessé» - Gérard Castella dixit - va bien se relever à un moment ou un autre. «C'est le match piège par excellence», estime le No 9 «rouge et noir». «Si tu n'es pas concentré à 100% et que tu prends ce match à la légère, tu pourrais bien être l'équipe qui fait tourner la roue saint-galloise...» Et là, la moutarde pourrait avoir un bien drôle de goût...
Toutefois, Moreno Merenda et Pascal Jenny savent qu'ils pourraient bien ne pas être de la «fête», et seulement spectateurs du banc de touche, leur entraîneur ayant en effet l'habitude de brasser constamment ses lignes, victoire la semaine précédente ou pas. Et comme nos deux compères étaient titulaires le week-end dernier face à Young Boys... «Le coach était content de nous», rigole Moreno Merenda. «Mais c'est normal, nous avons gagné!»
On croit comprendre que le système de rotation si cher à leur coach ne les comble pas totalement... «Ce n'est pas toujours facile de rester dans le rythme en jouant un match sur deux», poursuit le meilleur buteur de la dernière Challenge League. «Pour la constance, ce serait peut-être mieux d'avoir une équipe-type...»
«Cela ne tient qu'à nous de rester en forme et d'être prêt au moment où l'entraîneur fait appel à nous», enchaîne Pascal Jenny. «Mais il est clair qu'on aimerait toujours être titulaire...» / DBU