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A côté du compte

21 nov. 2010, 18:41

CRITIQUE - PAR JEAN-LUC WENGER

D'une sorte de carrousel pendent des draps blancs, comme du «tissu sur les murs». Au centre des toiles, la voix de la comédienne Aurélie Candaux, sa silhouette. Seule en scène dans «4», elle sera tour à tour Suzelle, Elisabeth, Arlette et Anne-Laure. Quatre femmes et quatre metteurs en scène pour une seule actrice et le texte de Philippe Minyana. Le projet, original, lui vaut une supplémentaire ce soir au théâtre du Passage à Neuchâtel. La première, jeudi devant un public ami, semble avoir plu.

Suzelle, donc. Elle raconte ce soir d'été à Sitges qui marquera sa vie. Une première scène dessinée par Noël Antonini. De Sochaux, théâtre de ces vies entrecroisées, on retient des tranches d'histoires, des échecs amoureux. Nonante minutes pour une interprétation monocolore malgré les changements de coiffure, de maquillage et de vêtements dans la loge, comme en surimpression sur scène et seul fil rouge.

Les tranches de vie, dramatiques, laissent peu de place à l'émotion. C'est qu'on essaie de s'accrocher au texte: on se surprend à réfléchir à l'orthographe de Sitges, on est perplexe face à cette Colette qui s'appelle en fait Juanita, les redondances aussi. Défilent Elisabeth, mise en scène par Manu Moser, Arlette, servie par Matthieu Béguelin et Anne-Laure, choyée par Benjamin Cuche. Aurélie Candaux rêve, pas tout à fait dupe, à Miss America, raconte comment elle a balancé son enfant par la fenêtre «Ainsi, il ne sera à personne». On la voit jouer la jeune amoureuse zozotante et nunuche d'un dos affriolant, qui deviendra fiancé, puis mari, avant de mourir. Une vie en kit qui conclut un spectacle à encéphalogramme plat.

Neuchâtel, petite salle du Passage, aujourd'hui à 20h

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