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Villepin contre-attaque

Mis en difficulté dans l'affaire Clearstream, le premier ministre Dominique de Villepin a exclu hier de présenter sa démission. Il dénonce avec force «une campagne de calomnies et de mensonges ignobles» Le premier ministre français Dominique de Villepin a contre-attaqué hier avec force face aux salves de l'opposition dans l'affaire Clearstream. Interpellé par les groupes communiste, socialiste et UDF lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, dans une ambiance électrique, le premier ministre s'est en pris vivement au premier secrétaire du PS, François Hollande.

03 mai 2006, 12:00

«Cela fait trente ans que je sers mon pays. J'ai été la victime au cours des derniers jours d'une campagne de calomnies et de mensonges ignoble. Une campagne qui m'a profondément choqué et blessé. Trop, c'est trop», a-t-il lancé en réponse à une première question d'Alain Bocquet, président du groupe communiste au Palais-Bourbon.

Réplique cinglante

Evoquant le dossier Clearstream, le président du groupe communiste venait de dénoncer «une guerre ouverte à la tête de l'exécutif» qui «gangrène un peu plus chaque jour l'Etat républicain et provoque dans le pays un sentiment d'écoeurement».

«Comment accepter que dans notre pays, on puisse être mis en cause personnellement sur la base d'informations tronquées? Comment accepter que des personnalités de droite comme de gauche puissent être injustement citées dans une affaire?», s'est de nouveau interrogé le chef du gouvernement.

«Comment accepter que le débat politique dans notre pays soit pris en otage par des accusations mensongères et des manipulations? Rien ne me détournera de mon devoir comme premier ministre au service des Français», a répété Dominique de Villepin, qui avait exclu toute démission hier matin sur la radio Europe 1. Dominique de Villepin a livré une réplique cinglante à François Hollande, qui l'invitait implicitement à la démission. «Décidément, vous n'avez pas beaucoup d'expérience. Vous n'avez jamais exercé de responsabilité dans l'Etat à quelque niveau que ce soit. Cela se voit et cela s'entend», a-t-il dit sous les huées de l'opposition.

«Il y a une chose que je n'accepterai jamais, ni aujourd'hui ni demain, ni pour moi, ni pour personne, c'est que la calomnie, c'est que la dissimulation, c'est que le mensonge l'emportent sur la vérité», a poursuivi le premier ministre, s'attirant une bronca de l'opposition qui scandait «Démission!».

Il a réaffirmé qu'il était disposé à apporter «tout son concours» à la justice. Il a souligné que le PS avait connu «son lot d'affaires». «Monsieur Hollande, vous vous laissez emporter. Est-ce la perte de sang froid, est-ce l'inexpérience?», a conclu le premier ministre. Le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a lui redit hier devant le groupe UMP de l'Assemblée nationale qu'il voulait connaître la vérité sur l'affaire Clearstream «quelles qu'en soient les conséquences», a rapporté l'un de ses conseillers. Dominique de Villepin a de nouveau assuré n'avoir jamais demandé à un «as» des services secrets, le général Rondot, d'enquêter sur Nicolas Sarkozy.

Dans une interview au journal «Le Figaro», le général Rondot a démenti hier avoir reçu de Dominique de Villepin cet ordre. Mais «le nom de Nicolas Sarkozy a bien été prononcé lors de cette conversation», selon le général, qui avait alors noté «sur un carton: «fixation Sarkozy. méfiance». Le général Rondot assure qu'il s'agit «d'une réflexion personnelle et non d'un ordre d'enquêter». / ats-afp-reuters

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