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Vers un contrôle des armes à feu aux Etats-Unis

Le président des Etats-Unis Barack Obama a rappelé lundi qu'il tiendra ses promesses sur le contrôle des armes à feu.

09 avr. 2013, 07:42
Pour une histoire d'escroquerie, un trentenaire menace un homme avec une arme à feu factice.

Barack Obama a solennellement promis lundi de continuer à oeuvrer en faveur d'un renforcement de la législation sur les armes à feu. Il a également appelé les Américains à faire pression sur les parlementaires récalcitrants du Congrès afin qu'ils adoptent de telles mesures.

"Nous ne renoncerons pas aux promesses que nous avons faites", a affirmé le président américain. Il s'exprimait à l'université de Hartford, la capitale du Connecticut, à moins de 100 km de Newtown où 26 personnes, dont 20 enfants de six et sept ans, ont été tuées dans une école par un forcené le 14 décembre.

"Je sais que beaucoup d'entre vous à Newtown se demandaient si nous allions tenir les promesses faites dans ces heures sombres, une fois les caméras de télévision parties, une fois les bougies éteintes et les ours en peluche ramassés", a ajouté le chef de l'Etat.

M. Obama a relevé que le Connecticut venait de durcir ses lois sur les armes: les antécédents (notamment judiciaires) de tous les acheteurs d'armes à feu devront être vérifiés. Plus de 160 armes d'assaut y sont désormais interdites, contre 66 précédemment. L'achat et la revente de chargeurs de grande capacité - plus de 10 balles - sont également interdits. Ceux qui en possèdent n'ont pas à s'en débarrasser, mais devront être enregistrés.

"Vous, les familles de Newtown, les gens du Connecticut, vous avez aidé à ce que cela se produise", a noté M. Obama, en rappelant que d'autres Etats, comme le Colorado et New York avaient également légiféré ces dernières semaines en la matière.

Réforme vidée de sa substance

Le président a appelé tous les Américains à emboîter le pas aux habitants du Connecticut en faisant pression sur leurs élus au niveau fédéral. "Le temps est venu pour le Congrès de faire la même chose, maintenant", a-t-il dit.

"Nous avons besoin d'un vote", a-t-il ajouté la voix remplie d'émotion. Le président a répété les trois mesures qui, selon lui, sont nécessaires: un contrôle renforcé des acquéreurs, l'interdiction des armes militaires et la limitation des chargeurs à dix cartouches.

Mais le Congrès n'a pas adopté de loi d'envergure sur les armes depuis 1994 et l'initiative engagée à la demande du président rencontre des obstacles à la chambre haute. Les textes législatifs souhaités par M. Obama après Newtown ont été peu à peu vidés de leur substance: le volet sur les armes d'assaut, que le président a explicitement mentionné lundi, a ainsi déjà été retiré en commission par ses propres alliés démocrates au Sénat.

Et le sort d'une proposition visant à renforcer le contrôle des antécédents judiciaires et psychologiques des acquéreurs d'armes à feu semble dépendre de deux sénateurs, un démocrate et un républicain, opposants de longue date à toute restriction. Ces deux élus discutaient lundi en vue de trouver un compromis sur cette disposition.

"Tentative désespérée"

"La fenêtre politique est soit tout près de se refermer, soit elle est déjà complètement fermée", a estimé John Hudak, expert à la Brookings Institution. "Honnêtement c'est une tentative désespérée de la part de la Maison blanche."

Malgré son nouveau plaidoyer de lundi, M. Obama avait déjà concédé la semaine dernière être plus optimiste sur les chances d'une réforme de l'immigration que sur celles d'une remise à plat de la législation sur les armes, les deux dossiers phares du début de son second mandat au Congrès.

"Cela sera plus difficile d'arriver à légiférer sur les armes (...) au Sénat et à la Chambre, comme tant parmi nous le souhaitent, en particulier après la tragédie de Newtown. Mais je continue de penser que nous pouvons toujours y parvenir si nous restons actifs et engagés", avait-il assuré face à des donateurs démocrates.

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