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Une secte fondamentaliste chrétienne veut brûler le Coran

Le projet d'un groupe évangélique américain de brûler le Coran le 11 septembre a suscité hier de fermes mises en garde de par le monde. Les Etats-Unis ont dit craindre pour la vie de leurs soldats en Afghanistan et une montée du sentiment anti-islam.

09 sept. 2010, 11:55

Le «Dove World Outreach Center» («Centre colombe pour aider le monde»), petit groupe fondamentaliste chrétien basé en Floride avec à sa tête le pasteur Terry Jones, veut brûler en public des exemplaires du Coran samedi à Gainesville, à l'occasion du neuvième anniversaire des attentats du 11-Septembre.

L'initiative, censée glorifier le souvenir des victimes des attentats, tombe à un moment sensible: les musulmans célèbrent autour du 10 septembre la fin du ramadan. Ce projet est «source d'inquiétude» et «place nos troupes en danger», a déclaré mardi la Maison Blanche, appuyant les craintes soulevées par le général David Petraeus, commandant des forces internationales en Afghanistan.

Pour sa part, la cheffe de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a déclaré mardi soir être «encouragée par la condamnation claire et sans équivoque de ce geste irrespectueux, qui est venue des chefs américains de toutes les religions (...) ainsi que des dirigeants américains laïques et des leaders d'opinion». Des responsables chrétiens, musulmans et juifs ont en effet dénoncé une «frénésie anti-musulmane» et la «désinformation et la totale intolérance» dans le débat sur le bien-fondé de construire une mosquée à deux pâtés de maisons de Ground Zero, le site où se trouvaient les tours jumelles du World Trade Center détruites lors des attaques du 11 septembre 2001.

Ils se sont dits «effarés par tant d'irrespect pour un texte sacré». «Attaquer une religion aux Etats-Unis, c'est une violence à l'encontre de la liberté religieuse de tous les Américains», ont encore fait valoir ces responsables des trois religions dans un communiqué.

La Société islamique d'Amérique du Nord a pour sa part appelé les musulmans du monde entier à ne pas considérer les voix les plus extrêmes et ne pas justifier ainsi des actes contre les juifs ou les chrétiens. «Ils ne représentent pas l'Amérique, ils ne représentent pas la chrétienté ou le judaïsme», a dit la docteure Ingrid Mattson, membre de cette organisation.

Le Vatican a joint sa voix, hier, à ce concert de condamnations estimant que l'initiative du pasteur Terry Jones constituait un acte «scandaleux». Il n'est pas possible de répondre aux attentats du 11-septembre en commettant «un acte scandaleux et grave contre un livre jugé sacré par une communauté religieuse», a ajouté le Saint-Siège. La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton a elle aussi «clairement condamné» ce projet, affirmant «respecter toutes les croyances religieuses». L'Iran a assuré que la réalisation du projet provoquerait des réactions «incontrôlables». Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a dénoncé le projet d'un «fanatique». L'institution sunnite d'Al-Azhar du Caire, traditionnellement modérée, a estimé que «si le gouvernement (américain) ne parvient pas à l'arrêter (...) cela ruinera les relations de l'Amérique avec le monde musulman» et «constituera une opportunité pour le terrorisme».

En Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, la minorité chrétienne craint des «tensions» et l'Union des 20 000 églises chrétiennes protestantes d'Indonésie a écrit au président Barack Obama pour l'exhorter à intervenir.

Composé d'une cinquantaine de membres, le «Dove World Outreach Center», créé en 1986, accuse l'islam de chercher à dominer le monde et a appelé d'autres groupes religieux à rejoindre «La journée internationale pour brûler le Coran». /ats-afp

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