Un homme recherché par la police a été entendu par les carabiniers, ont indiqué lundi des sources judiciaires à l'agence Ansa. «Des contrôles de routine sont en cours pour vérifier s'il a un alibi après des signalements qui sont arrivés et qui nécessitent d'être contrôlés», ont indiqué les mêmes sources du parquet de Brindisi.
Auparavant, le site internet du journal Corriere della Sera avait indiqué qu'un homme avait été identifié après avoir été «trahi par une main blessée, clairement visible sur la vidéo prise devant l'école».
Selon le Corriere, cet homme avait disparu depuis plusieurs jours, son domicile a été perquisitionné et son frère emmené à la préfecture pour être interrogé.
Le parquet de Brindisi a toutefois indiqué que personne n'a encore été officiellement inculpé. Les policiers ont également indiqué ne pas disposer d'éléments concrets contre le suspect interrogé, ou son frère, également auditionné par la police.
Les enquêteurs coordonnés par le parquet de Brindisi disposent d'un portrait-robot élaboré à partir des caméras de surveillance installées près du lycée, devant lequel l'auteur a fait exploser un engin artisanal confectionné à partir de trois bonbonnes de gaz.
Sur des vidéos que des journalistes ont vues, un individu regarde des lycéennes descendre d'un autobus les amenant de leur village de Mesagne, près de Brindisi, puis appuie sur une télécommande ou la touche d'un téléphone portable pour déclencher la bombe.
«Acte isolé» privilégié
Dès dimanche, le procureur de Brindisi Marco Dinapoli avait dit privilégier l'hypothèse d'un «acte isolé», peut-être de quelqu'un «en guerre avec le reste du monde».
Un ex-boss de la Sacra Corona Unita (SCU), la mafia des Pouilles (région de Brindisi), a exclu toute responsabilité de cette organisation.
«On ne touche pas aux enfants (...) La Sacra Corona Unita ne fait pas ce genre de choses», explique Tonino Screti, ex-trésorier de la SCU, pour qui c'est l'oeuvre d'un «déséquilibré», car même les mafieux les plus féroces «ne déposent pas de bombes pour tuer des innocents».
La justice n'exclut pas la piste pédophile, a affirmé en milieu de journée l'envoyé spécial du «Sole 24 Ore» sur le site internet du journal, indiquant que les enquêteurs «semblent passer au tamis les milieux qui gravitent autour du monde de la pédophilie».
Funérailles
Les funérailles de la jeune fille de seize ans ont eu lieu dans son village de Mesagne, en présence du chef du gouvernement italien, Mario Monti, revenu de façon anticipée d'un sommet de l'OTAN aux Etats-Unis. Plusieurs ministres étaient également présents dans l'église qui ne peut contenir que 700 personnes. Environ 4000 autres se trouvaient sur le parvis.
Surmontant leurs craintes, les élèves du lycée professionnel Morvillo-Falcone, qui forme surtout aux métiers de la mode, ont repris les cours lundi matin.
Retour en classe
Les camarades de la victime ont placé un ours en peluche à sa place vide et un message: «Ciao, tu resteras toujours dans le souvenir de ceux qui t'ont aimée. Ciao petit ange qui sourit dans le ciel», ont-ils écrit sur un billet accompagné d'un bouquet de fleurs.
Les cinq autres lycéennes blessées, certaines défigurées par leurs brûlures, manquaient à l'appel. La plus gravement atteinte, donnée initialement pour morte, s'est réveillée après une opération de deux heures de reconstruction du thorax.
Avec l'aide de psychologues, le lycée a mis au point un programme spécial pour les prochains jours et les élèves se sont rendus dans un autre lycée pour une réunion dans la cour sur la lutte contre la violence et la criminalité.
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Un suspect interrogé après l'attentat de Brindisi
La police a interrogé ce lundi un suspect, disparu depuis plusieurs jours et soupçonné d'avoir un lien avec l'attentat, vu désormais comme un «acte isolé». L'attaque de samedi a coûté la vie à une lycéenne de 16 ans, et a blessé grièvement cinq de ses camarades.

L'attaque a coûté la vie à une lycéenne de 16 ans, et a blessé grièvement cinq de ses camarades.
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