La topographie de la ville japonaise d'Ishinomaki a changé depuis le 11 mars 2011. Le tsunami a accouché de montagnes. D'immenses tas de béton, pierre, plastique, ferraille et autres débris se sont élevés dans les 23 décharges de la ville. Des tas faciles à repérer au loin: ils peuvent atteindre jusqu'à vingt mètres de hauteur. Le double de la limite légale. Sur l'une des plus grandes, une dizaine de pelleteuses perchées à différents niveaux s'activent dans un bruit continu de roulement de mécanique, de ferraille et de bois cassé. Un défilé de camions vient déverser dans cette décharge à ciel ouvert des tonnes de gravats.
Une année après la vague meurtrière, Ishinomaki n'a de loin pas fini de déblayer les décombres. Les autorités ont déjà donné un grand coup de balai. Mais elles n'ont évacué que 2,7 millions de tonnes sur un total estimé de 6,1 millions. Autrement dit, 106...