La reprise samedi de Baghouz, aux confins orientaux de la Syrie, par une force arabo-kurde a signé la fin de près de cinq années de férule djihadiste sur une zone autrefois grande comme la Grande-Bretagne, un pouvoir imposé à coups de châtiments corporels, d’embrigadement forcé et de racket organisé.
A cheval sur la Syrie et l’Irak, le «califat» avait ses administrations, qui, à leurs débuts, ont pu attirer la bienveillance d’habitants s’estimant délaissés par leurs autorités, et même sa radio. Celle-ci ne diffusait, cependant, pas de musique, considérée comme un «péché».
Très vite, l’EI a fait frapper sa propre monnaie, le «dirham du califat», comme le proclament les pièces que soldats irakiens ou combattants kurdes en Syrie ont conservées et exhibent aujourd’hui comme les reliques d’un cauchemar terminé.
Administration et coups de fouet
Le groupe ultraradical avait aussi sa police, la redoutable «hisba», qui pouvait distribuer amendes ou coups...