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Un prêt de 85 milliards d'euros pour renflouer l'Irlande

Les Européens et le Fonds monétaire international (FMI) ont décidé hier de prêter 85 milliards d'euros à l'Irlande pour la renflouer. Ils se sont entendus sur les contours d'un futur Fonds de secours de la zone euro, dans l'espoir de freiner la contagion d'une crise qui menace Portugal et l'Espagne.

29 nov. 2010, 12:13

Réunis à Bruxelles pour une session extraordinaire, les ministres des Finances de l'Union européenne «se sont mis d'accord à l'unanimité pour accorder une aide financière» de l'UE et du FMI, ont-ils annoncé dans une déclaration. Ce plan, qui fera de l'Irlande le second pays de la zone euro à recevoir un tel soutien en six mois après la Grèce, est destiné notamment à renflouer les banques irlandaises.

Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a confirmé hier que le plan serait sans doute approuvé par le conseil du FMI en décembre.

Sur les 85 milliards d'euros de prêts sur trois ans, 35 milliards seront destinés au secteur bancaire, criblé de dettes à la suite de l'éclatement d'une bulle immobilière qui a plongé le pays dans la récession et fait grimper le déficit public national à des sommets. Dix milliards d'euros vont servir pour «des mesures de recapitalisation immédiates» et 25 milliards pour des mesures de soutien aux banques si elles sont nécessaires. Les 50 milliards d'euros restants seront destinés à couvrir les besoins budgétaires de l'Irlande. Comme pour la Grèce au printemps, cette aide est un effort commun UE-FMI. Un tiers du total, soit 22,5 milliards, sera fourni par le FMI, un tiers viendra d'un instrument de prêts de l'ensemble de l'UE, garanti par le budget communautaire, et le tiers restant viendra du Fonds européen de stabilité de la zone euro et de prêts bilatéraux du Royaume-Uni, de la Suède et du Danemark. Enfin, la moitié des mesures d'aide au secteur bancaire (17,5 milliards d'euros) sera financée par l'Etat irlandais. Cette somme «proviendra de notre Fonds national de réserve pour les retraites ainsi que d'autres liquidités nationales», a dit le premier ministre irlandais Brian Cowen.

Concernant le taux d'intérêt des prêts, Brian Cowen a annoncé que l'Irlande devrait payer un taux moyen et flexible de 5,8% par an, plus que les 5,2% consentis à la Grèce, dans le cadre du plan de sauvetage, mais moins que ce que devrait payer le pays aujourd'hui sur les marchés.

L'annonce de ces détails du programme était attendue dans l'angoisse par les Irlandais, qui ont dû en échange consentir d'énormes sacrifices en termes de coupes claires dans les dépenses publiques et de hausses d'impôts. Une grande manifestation de protestation a eu lieu samedi à Dublin. L'UE a par ailleurs donné à Dublin un an de plus, jusqu'en 2015, pour ramener dans la limite européenne autorisée de 3% du PIB son déficit public astronomique, qui devrait atteindre 32% cette année du fait des injections de liquidités consenties pour sauver les banques.

En aidant l'Irlande, l'Europe et le FMI espèrent stopper un incendie financier qui menace déjà de gagner d'autres pays aux finances publiques fragiles comme le Portugal et l'Espagne, et de déstabiliser toute l'Union monétaire.

Pour rassurer les marchés, les ministres de la zone euro ont aussi accéléré les préparatifs du futur Fonds de soutien permanent aux pays en crise, appelé à voir le jour mi-2013, en remplacement du mécanisme actuel, temporaire.

Ils se sont mis d'accord sur un élément clé: les modalités des contributions des banques privées qui prêtent aux Etats dans ce dispositif.

Contrairement à ce que voulaient au départ les Allemands, les investisseurs privés, c'est-à-dire des banques et fonds d'investissement qui détiennent des titres de dette des Etats, ne devront pas mettre la main au portefeuille de manière automatique.

Cette mesure se fera au cas par cas, en cas de crise de solvabilité d'un Etat. Le pays concerné négociera alors la restructuration de sa dette avec les créanciers privés. /ats-afp

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