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Un père séquestrateur aurait eu sept enfants de sa fille

La police autrichienne a arrêté hier un homme qui a séquestré dans une cave durant 24 ans sa propre fille, aujourd'hui âgée de 42 ans. Les enquêteurs le soupçonnent d'inceste et pensent que sa fille a eu sept enfants de lui. Dans un état psychologique et physique précaire, la femme a affirmé à la police avoir vécu enfermée dans la cave de la maison familiale à Amstetten en Basse-Autriche depuis le 28 août 1984. Ce jour-là, son père, aujourd'hui âgé de 73 ans et mis sous les verrous, lui aurait administré un produit anesthésiant et l'aurait menottée dans une pièce en sous-sol. Officiellement, elle avait été portée disparue et aurait même envoyé une lettre à ses parents demandant qu'on arrête les recherches pour la retrouver. Les autorités en avaient déduit qu'elle était tombée entre les griffes d'une secte.

28 avr. 2008, 12:00

En réalité, la femme a dû endurer des années de calvaire dans la cave de la maison familiale au cours desquelles son père a «régulièrement abusé» d'elle, comme elle l'a raconté à la police. Elle aurait ainsi eu sept enfants de ce dernier pendant sa détention.

Tous ont, semble-t-il, été mis au monde à l'abri des regards dans ce sous-sol où elle vivait recluse. L'un d'eux, un jumeau, serait décédé un mois après sa naissance, faute de soins, et son corps aurait été brûlé, selon les enquêteurs. Trois filles et trois garçons aujourd'hui âgés de 5 à 20 ans seraient ainsi issus de cette liaison incestueuse. Des tests ADN doivent être effectués afin d'obtenir plus d'informations sur les liens de parenté.

L'affaire a été découverte après l'hospitalisation à la mi-avril d'une jeune fille de 19 ans transportée dans un état très grave à l'hôpital d'Amstetten. Afin de déterminer la nature de l'affection, pour l'instant mystérieuse, dont souffre la jeune fille, les médecins ont cherché en vain à entrer en contact avec la mère. C'est à la suite de ces recherches que la séquestration a été découverte samedi soir.

Au fil des années, le père de la femme aurait réussi à adopter trois des enfants (deux garçons et une fille), faisant croire à son épouse et aux autorités qu'ils avaient été déposés devant la porte de leur domicile à quelques années d'intervalle.

Avec chacun des bébés déposés, à l'âge de quelques mois, il y avait une lettre signée de sa fille, disant qu'elle ne pouvait subvenir à leurs besoins car elle avait déjà d'autres enfants.

Ces trois-là, dont les grands-parents ont eu officiellement la garde, ont semble-t-il pu suivre une scolarité normale et vivaient dans leur maison alors que leur mère et leurs trois autres frères et s?urs (une fille de 19 ans, un garçon de 18 et un de 5) végétaient dans la cave. Seul le père les aurait ravitaillés alors, son épouse ignorant leur présence. Ce n'est que samedi qu'ils auraient été libérés, le patriarche déclarant à sa femme que leur fille avait soudainement reparu avec ses enfants.

Face aux accusations de «crimes massifs» de sa fille, qui aurait subi des sévices sexuels depuis l'âge de 11 ans, l'homme n'a accepté qu'hier soir de révéler le code de la serrure électronique d'accès à la cache dans la cave du petit immeuble. Il s'agit d'un espace étroit avec plusieurs pièces d'1m70 sous plafond doté de sanitaires et d'un téléviseur, selon la police.

Comme sa fille, toujours entre la vie et la mort à l'hôpital, l'état de santé de la mère, qui paraît 20 ans de plus que son âge, et de ses frères et s?urs est préoccupant. Ni les voisins, ni les services sociaux ne semblent avoir été alertés dans cette affaire, déjà qualifiée de cas le plus dramatique de l'histoire criminelle autrichienne. Elle rappelle celle de Natascha Kampusch, retenue pendant huit ans et demi dans le sous-sol d'un pavillon de la banlieue de Vienne entre mars 1998 et août 2006. / ats-afp

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