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Un gouvernement "de clarté" pour la France

François Hollande et Manuel Valls ont composé mardi un nouveau gouvernement, allégé des ministres qui réclamaient un virage à gauche. L'exécutif veut mettre en oeuvre sa politique social-démocrate dans la "clarté" et la "solidarité".

27 août 2014, 07:40
Manuel Valls et Francois Hollande

Le gouvernement Valls II, dont la majorité sera fragile au parlement, voit l'arrivée au ministère de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique d'Emmanuel Macron, ancien conseiller économique du président français, en remplacement d'Arnaud Montebourg qui ne détenait que l'Economie.

La nouvelle équipe est également marquée par les promotions de deux jeunes femmes: Najat Vallaud-Belkacem à l'Education et Fleur Pellerin à la Culture.

Elle compte 33 membres, soit deux de plus que la précédente. Ils se réuniront mercredi à 10h à l'Elysée pour leur premier Conseil des ministres.

Purgée de son aile gauche, cette équipe aura la lourde tâche de sortir l'exécutif de l'une des crises politiques les plus profondes de la Ve République, mais aussi du mandat de François Hollande depuis l'affaire Cahuzac.

Parité dans les ministères

L'équilibre hommes/femmes reste inchangé avec 17 hommes et 16 femmes (16 hommes et 15 femmes dans le précédent gouvernement). La parité sera même rigoureusement respectée pour les ministres de plein exercice, avec 8 hommes et autant de femmes.

Principale surprise donc, Emmanuel Macron, qui était secrétaire général adjoint de l'Elysée jusqu'au printemps, succède à Arnaud Montebourg. Ce dernier a provoqué l'implosion du gouvernement Valls I par ses critiques sur la ligne économique du chef de l'Etat.

Michel Sapin, que la rumeur donnait seul maître à bord du paquebot de Bercy, reste ministre des Finances. Il ne récupère pas le portefeuille de l'Economie.

Première femme à l'Education nationale

Ex-ministre des Droits de la Femme, Najat Vallaud-Belkacem connaît à 36 ans une promotion spectaculaire: elle devient la première femme ministre de l'Education nationale, succédant à Benoît Hamon.

Le gouvernement compte parmi les ministres de plein exercice un deuxième entrant. Patrick Kanner, jusqu'ici président du Conseil général du Nord, est nommé ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Radicaux de gauche reconduits

Après avoir obtenu satisfaction sur le maintien des conseils généraux dans les territoires ruraux "et le respect des accords électoraux", notamment avec le Parti socialiste, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG) avait annoncé le maintien de représentants de sa formation au gouvernement.

Les radicaux Sylvia Pinel (Logement et égalité des Territoires) et les secrétaires d'Etat Thierry Braillard (Sports) et Annick Girardin (Francophonie) ont ainsi été reconduits dans leurs fonctions.

Les écologistes, qui avaient claqué la porte du gouvernement Valls I en avril, restent à la porte de l'équipe Valls II. Les conditions n'étaient "pas réunies", a expliqué le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé.

Marasme économique persistant

"Le président a demandé au Premier ministre de composer un gouvernement de clarté sur la ligne, (...) clarté sur les comportements, clarté sur la composition et clarté sur la majorité", a-t-on déclaré dans son entourage.

Manuel Valls a expliqué mardi soir sur France 2 qu'il y avait "un véritable débat" au sein du gouvernement, mais "une seule ligne". "Les membres du gouvernement ne peuvent pas se donner en spectacle", a expliqué le Premier ministre.

Les deux têtes de l'exécutif ont décidé de trancher lundi le désaccord entre la ligne officielle - restaurer la compétitivité du pays en aidant les entreprises et en coupant dans les dépenses publiques - et la ligne alternative portée par les exclus, Montebourg, Hamon et Filippetti, hostiles à "la réduction à marche forcée des déficits publics".

Majorité parlementaire étriquée

Le nouvel exécutif devra faire avec une majorité parlementaire étriquée et qui menace de s'effriter dangereusement, en dépit des protestations de loyauté de Benoît Hamon et Aurélie Filippetti.

A l'Assemblée nationale, les socialistes et leurs alliés du Parti radical comptent 307 députés alors que la majorité absolue est de 289. Mais cette crise politique nourrit les doutes quant à la pérennité d'une majorité acquise à François Hollande et Manuel Valls, qui a déjà eu à déplorer jusqu'à 41 défections parmi les parlementaires socialistes sur le programme d'économies, en avril.

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