Un gestionnaire de fortune zurichois plaide coupable devant la justice américaine

Un ancien employé d'une banque zurichoise a changé la stratégie de sa défense hier à Manhattan en avouant avoir aidé de riches américains à cacher de l'argent à l'IRS jusqu'à 2006. Le jugement sera rendu le 1er juillet, le banquier repenti risque jusqu'à cinq ans de prison.

01 avr. 2015, 08:05
La banque privée saint-galloise Wegelin est condamnée à payer 74 millions de dollars (69,6 mio CHF) aux Etats-Unis pour avoir permis l'évasion fiscale de citoyens américains.

Un gestionnaire de fortune suisse a reconnu mardi devant un tribunal new-yorkais avoir aidé de riches américains à cacher des fonds au fisc des Etats-Unis. Cet homme travaillait alors, et jusqu'en 2006, comme conseiller à la clientèle au sein d'une banque zurichoise.

Des documents du tribunal, obtenus par l'ats, ne mentionnent pas l'identité de l'employeur ou celle de supérieurs hiérarchiques. Aussi bien l'avocat de la défense qu'un porte-parole du procureur de Manhattan ont refusé de donner des noms à Reuters.

La banque Wegelin aujourd'hui disparue avait accueilli une partie de l'argent caché 

Selon l'accusation, le banquier a commencé en 1998 à aider des Américains à dissimuler leur argent au fisc sur des comptes offshore dans au moins cinq établissements helvétiques, dont la banque saint-galloise Wegelin, condamnée en 2013 à payer aux Etats-Unis 75 millions de dollars. Certains des comptes étaient ouverts au nom de sociétés-écrans basées au Liechtenstein.

L'ancien conseiller bancaire a poursuivi ses activités même après que les autorités américaines ont commencé à sévir contre ces pratiques, d'après le procureur.

Changement de plaidoirie

Selon des documents de la cour fédérale de Manhattan, l'avocat du gérant d'actifs a demandé de changer la plaidoirie de non coupable à coupable, ce que le tribunal a accepté. L'accusé risque aujourd'hui jusqu'à cinq ans de prison. Le jugement sera rendu le 1er juillet.

Les aveux de cet homme tombent au lendemain de l'annonce de la banque tessinoise BSI, propriété de Generali, d'un accord de non-poursuite pénale avec le Département américain de Justice (DoJ) dans le cadre du programme de régularisation fiscale. Cet établissement devra verser une amende de 211 millions de dollars (204 millions de francs) pour solder le contentieux.