Durant le week-end, Barack Obama s'est rendu dans le petit Etat du New Hampshire, qui organisera en janvier 2008 les premières élections primaires du pays, étape essentielle de la sélection des candidats à l'investiture de chaque parti.
Depuis qu'il a annoncé en octobre qu'il envisageait de se présenter à la présidentielle, c'était la première visite de Barack Obama dans le nord-est des Etats-Unis, réputé le plus politisé du pays. Il y a fait sensation, réunissant plus de 2000 personnes au total lors de deux réceptions à guichets fermés. Des groupies se sont bousculées pour lui arracher un autographe, ou se faire photographier à côté de cet ancien avocat des quartiers défavorisés de Chicago et seul élu noir à siéger au Sénat.
Il s'exprime avec aisance et conviction, semblant inspirer à son public un enthousiasme contagieux, une volonté de changement qui semble d'autant plus réalisable que les démocrates ont remporté les élections parlementaires de novembre.
Son style sans emphase, son sourire éclatant lui donnent une fraîcheur inédite, tout comme son style vestimentaire tout en naturel, sans cravate pour le week-end. A 45 ans, ce métis, né d'un père kenyan et d'une Américaine, a promis d'annoncer dans les semaines qui viennent s'il se lance ou non dans la course à la Maison-Blanche. Pour l'instant, il reste largement distancé dans les sondages par l'ancienne première dame Hillary Clinton.
Cependant beaucoup de militants démocrates sont à la recherche d'une alternative à Hillary Clinton, qu'ils jugent incapable de gagner une élection générale. Face à Hillary Clinton, un personnage public depuis plus de 14 ans, Barack Obama, qui ne siège au Sénat que depuis deux ans, a la séduction du nouveau venu.
Il cultive aussi soigneusement une image d'indépendance, évoquant un programme pour l'Amérique, plutôt qu'un programme démocrate. Et il dénonce volontiers la politique politicienne. Pour ses partisans, ce diplômé de Harvard est avant tout un «messager d'espoir», non compromis dans les dossiers qui pénalisent la classe politique américaine.
Pour l'instant, sa séduction ne se dément pas: son livre «L'audace de l'espoir» est deuxième sur la liste des best-sellers du «New York Times».
Quant à l'inconnue que représente le facteur racial dans l'élection, Barack Obama en prend acte, sans dramatiser. «Pour n'importe quel Noir (...) la barre à franchir est plus haute que pour les autres pour se faire accepter des électeurs», dit-il seulement.
En août 2004, il avait fait irruption sur la scène politique en appelant à dépasser ce genre de clivages. «Il n'y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche et une Amérique hispanique: il y a les Etats-Unis d'Amérique», avait-il simplement lancé, soulevant les foules. / JHO-afp