L'architecte suisse Peter Zumthor a raflé le prix Pritzker doté de 100 000 dollars (environ 116 000 fr.). Cette récompense est la plus prestigieuse au monde dans le domaine. Elle lui sera remise le 29 mai à Buenos Aires.
«Qu'un corpus de bâtiments aussi petit que le nôtre soit reconnu dans le monde professionnel nous rend fiers», a réagi Peter Zumthor. Cela «devrait donner l'espoir aux jeunes professionnels qu'en visant la qualité, leur travail puisse devenir visible sans publicité particulière».
Né à Bâle, Peter Zumthor a 67 ans. Après des études à l'école d'arts appliqués de sa ville natale, il se forme à l'architecture et au design à New York. Il a réalisé la majeure partie de son uvre en Suisse et a aussi mené maints projets en Allemagne, en Espagne et en Autriche notamment. Ses réalisations se distinguent par leurs lignes dépouillées et harmonieusement intégrées au paysage. Il a par exemple signé le bâtiments des thermes de Vals (GR), que beaucoup considèrent comme son chef-d'uvre. Il faut citer encore la chapelle Nicolas de Flüe et le musée Kolumba à Cologne ou le Musée des beaux-arts de Bregenz.
Il est aussi l'auteur du pavillon suisse de l'exposition universelle de Hanovre en 2000. Il avait conçu une bâtisse labyrinthique en poutres de bois pourvue de 36 entrées: une métaphore intelligente d'une Suisse ouverte sur le monde. Peter Zumthor accorde une grande importance aux matériaux. «En architecture, les matériaux sont comme les notes pour les compositeurs. Je travaille avec les matériaux, je les apprécie tous. Ce qui est intéressant, c'est de faire sans cesse de nouvelles associations de notes et de parvenir à une sonorité spécifique», a-t-il estimé.
Peter Zumthor est récompensé du prix Pritzker pour son «talent à combiner des pensées claires et rigoureuses avec une dimension véritablement poétique», a indiqué Thomas Pritzker. Le prix s'accompagne d'un chèque et d'une médaille en bronze. C'est la deuxième fois en moins de dix ans que cette récompense salue des talents suisses. Les Bâlois Jacques Herzog et Pierre de Meuron avaient été distingués en 2001. /ats