Turquie: le Premier ministre turc veut la peau de son ennemi Fethullah Gülen

Recep Tayyip Erdogan a promis lors de la reprise de la session parlementaire que "tous les coupables" seront poursuivis. Le Premier ministre turc faisait notamment référence à l'organisation son ex-allié Fethullah Gülen.

08 avr. 2014, 14:23
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi d'en finir une fois pour toutes avec l'organisation de son ex-allié Fethullah Gülen en promettant lors de la reprise de la session parlementaire que "tous les coupables" seraient poursuivis.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi d'en finir une fois pour toutes avec l'organisation de son ex-allié Fethullah Gülen en promettant lors de la reprise de la session parlementaire que "tous les coupables" seraient poursuivis. Il veut aussi revenir sur la levée du blocage de Twitter.

"Notre peuple a renouvelé sa confiance à notre gouvernement. Le plus important, notre peuple nous a donné l'ordre de lutter contre la structure parallèle", a déclaré M. Erdogan lors de sa première allocution devant les députés de son parti depuis sa large victoire aux élections municipales du 30 mars.

Le Premier ministre a déclaré la guerre à la confrérie de M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis, depuis la révélation mi-décembre d'un vaste scandale de corruption qui éclabousse son gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.

M. Erdogan accuse ce mouvement, très influent dans la police et la justice, d'être à l'origine de ces accusations et d'avoir, depuis plusieurs semaines, inondé Internet de compte-rendus d'écoutes téléphoniques compromettantes.

Policiers arrêtés

"Ils ont illégalement mis sur écoute des milliers de personnes. (...) Tous les coupables seront poursuivis", a insisté mardi M. Erdogan. "L'histoire politique n'oubliera jamais cette lâcheté, ces attaques inhumaines, ces trahisons", a-t-il ajouté.

Au total, mardi, huit policiers, dont deux de haut rang, ont été placés en garde à vue dans la ville d'Adana (sud) dans une opération présentée par la presse turque comme dirigée contre le mouvement Gülen.

Par ailleurs, il a estimé que la levée du blocage de Twitter en Turquie était une mauvaise décision et que le jugement de la Cour constitutionnelle doit être rectifié.

Agressé par un inconnu

L'accès au réseau social sur Internet a été bloqué le 21 mars en Turquie mais l'autorité de régulation des télécommunications l'a rétabli deux semaines plus tard après une décision de la Cour constitutionnelle.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan s'est très nettement imposé lors des municipales, lui ouvrant la voie à une candidature à l'élection présidentielle du mois d'août prochain.

Le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a lui été agressé mardi au Parlement par un inconnu qui lui a donné deux coups de poing au visage, ont rapporté les chaînes d'information turques.

"Pas question de céder"

L'auteur des coups de poing, dont les motivations n'étaient pas immédiatement connues, a été maîtrisé par les gardes du corps de M. Kiliçdaroglu et conduit à un poste de police pour y être interrogé.

Le président du Parti républicain du peuple (CHP, centre-gauche) n'a pas été blessé et a pu prononcer normalement son allocution devant les députés de son mouvement.

"La voie de la démocratie est semée d'embûches. Pas question de céder, pas question de faire marche arrière dans cette voie", a affirmé M. Kiliçdaroglu.