La police a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau contre les manifestants qui ont lancé des pierres et mis le feu à des barricades lors des funérailles de l'une des deux victimes décédées à Lice, dans la province à majorité kurde de Diyarbakir, a rapporté un journaliste de l'AFP présent sur place.
"Guerre, guerre, guerre ! Non à la paix!", scandaient les milliers de personnes qui assistaient aux obsèques, parmi lesquelles figuraient des avocats, qui défilaient derrière une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Vengeance".
Aussi à Istanbul
De brèves échauffourées ont aussi éclaté entre la police et des opposants kurdes à Bagcilar, un quartier ouvrier d'Istanbul, ainsi qu'à Hakkari, une autre ville du sud-est peuplée majoritairement de Kurdes.
L'armée turque a indiqué dans un communiqué dimanche que les affrontements de la veille s'étaient produits après que les forces de l'ordre eurent été attaquées avec des tirs à balles réelles, des grenades artisanales et des cocktails Molotov, qui ont fait un blessé du côté des militaires.
Selon l'armée, l'un des deux tués était un "militant".
Menace sur la paix
La tension est vive à Lice où des manifestants bloquent une route depuis deux semaines pour protester contre la construction de nouveaux postes militaires dans cette région à majorité kurde.
Ces installations militaires sont perçues par les Kurdes comme une menace sur le processus de paix lancé en 2012 entre le gouvernement d'Ankara et les rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Il y a quelques jours, six soldats qui tentaient de disperser des protestataires qui bloquaient la route ont été blessés par des tirs de manifestants.
Discussions bloquées
Les discussions entre le gouvernement et le chef du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie dans le nord-ouest de la Turquie, sont bloquées depuis des mois. Le conflit entre les forces gouvernementales turques et les rebelles du PKK a fait plus de 45'000 morts depuis 1984.