La police turque a arrêté près de 600 personnes dimanche à Istanbul et Ankara dans les manifestations antigouvernementales en Turquie, a-t-on appris lundi des barreaux de ces deux villes. Après leur interrogatoire, elles seront remises en liberté ou déférées devant un procureur.
"Environ 460 manifestants ont été interpellés par la police à Istanbul hier (dimanche)", a souligné un responsable du barreau d'Istanbul sous couvert d'anonymat. A Ankara, autre théâtre d'affrontements, "entre 100 et 130 personnes ont été interpellées" dimanche, a précisé une responsable du barreau de la capitale.
La police peut procéder à quatre jours de garde à vue, selon la loi turque.
Toute la journée de dimanche a été émaillée d'accrochages entre la police et des milliers de manifestants dans ces deux métropoles turques, après l'évacuation par la force samedi soir du parc Gezi, le bastion des protestataires.
Médecins, ingénieurs et dentistes
Deux syndicats, la Confédération syndicale des salariés du secteur public et la Confédération des syndicats révolutionnaires ont décrété une journée de grève générale lundi en réaction à l'intervention de la police à Gezi. Les organisations représentant les médecins, les ingénieurs et les dentistes ont annoncé qu'elles se joindraient au mouvement.
Le ministre turc de l'Intérieur Muammer Güler a jugé "illégal" l'appel à la grève générale lancé par de deux grands syndicats et affirme que toute manifestation serait réprimée.
"Il y a une volonté de faire descendre les gens dans la rue par des actions illégales comme un arrêt de travail et une grève", a dit M. Güler. Il a ajouté que les forces de l'ordre "ne le permettront pas".