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Trois peines de 40 000 ans de prison chacune

01 nov. 2007, 12:00

La justice espagnole a condamné hier 21 des 28 accusés des attentats du 11 mars 2004 à Madrid, dont trois à des peines records de 40 000 ans de prison chacun. Au grand dam des victimes, la cour a acquitté les sept autres, dont «Mohamed l'Egyptien», qui avait revendiqué son rôle d'organisateur.

Les trois condamnés aux plus lourdes peines sont le Marocain Jamal Zougam, jugé coupable d'être l'un des poseurs de bombes, ainsi que le Marocain Othman el-Gnaoui et l'Espagnol José Emilio Suarez Trashorras, qualifiés de «collaborateurs nécessaires» aux attentats pour avoir participé à la remise des explosifs. «Rien ne peut effacer la souffrance des proches mais celle-ci peut être atténuée par la connaissance de la vérité sur ce qui est arrivé et qui est responsable», a affirmé le président du gouvernement José Luis Zapatero, selon qui «justice a été rendue».

Commis au nom d'al-Qaïda, ces attentats avaient fait 191 morts et plus de 1800 blessés, soit l'attaque terroriste la plus meurtrière en Occident après ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Les sept principaux auteurs des attentats s'étaient collectivement suicidés à l'explosif trois semaines après les attaques lors du siège policier de leur appartement dans la banlieue de la capitale espagnole. Trois ans et demi plus tard, le tribunal antiterroriste a infligé un demi-camouflet à l'accusation qui réclamait des peines voisines de 40 000 ans de prison contre huit accusés, dont deux poseurs de bombes et trois organisateurs présumés des attaques. Il a surtout créé la surprise en acquittant de toute charge Rabei Ousmane Sayed Ahmed, alias «Mohamed l'Egyptien», qui était présenté comme l'un des organisateurs de ce massacre. Les représentants des victimes ont critiqué un jugement trop «mou». «Il faudra continuer à enquêter. Quelqu'un a bien dû donner l'ordre d'exécuter ces attentats», s'est lamenté José Maria de Pablo, avocat de l'Association d'aides aux victimes. «Nous allons faire appel de l'intégralité du jugement. Je n'aime pas que des assassins restent en liberté», a annoncé la présidente de l'Association des victimes du 11-M, Pilar Manjon, qui a perdu un fils dans les attentats.

Le tribunal a accordé des indemnités aux blessés et aux familles des défunts allant de 30 000 à 1,5 million d'euros. Il a totalement écarté la thèse d'une implication de l'ETA, mise en avant par la droite espagnole au pouvoir au moment de l'attentat. / ats-afp

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