Trois militants de Greenpeace restent dans les geoles russes

Les recours de trois des militants Greenpeace détenus en Russie pour avoir pirater une plate-forme pétrolière ont été rejetés. Les trente militants arrêtés, dont un Suisse, risquent 15 ans d'incarcération.

08 oct. 2013, 18:00
This image made available by environmental organization Greenpeace shows five activists attempting to climb the "Prirazlomnaya," an oil platform operated by Russian state-owned energy giant Gazprom, in Russia's Pechora Sea, a section of the Barents Sea, Wednesday, Sept. 18, 2013. The environmentalist group Greenpeace says two of its activists have been arrested after climbing onto an oil platform in Russia's Arctic waters. It claims warning shots were fired across the organization's ship. (AP Photo/Denis Sinyakov, Greenpeace) NO SALES, NO ARCHIVE

Le tribunal de Mourmansk, en Russie, a rejeté mardi les trois premiers recours des militants de Greenpeace arrêtés fin septembre. Placés en détention préventive, ils sont accusés de piraterie pour une action contre une plate-forme pétrolière dans l'Arctique.

Le photographe Denis Siniakov, Ekaterina Zaspa, médecin du navire de Greenpeace Arctic Sunrise, et Andreï Allakhverdov, un porte-parole de Greenpeace en Russie, sont maintenus en détention jusqu'au 24 novembre, selon la décision du tribunal régional de Mourmansk (nord-ouest), citée par l'agence Ria Novosti.

"Je n'arrive absolument pas à comprendre ce que j'ai fait de mal", a déclaré Denis Siniakov, un photojournaliste freelance, sous contrat avec Greenpeace, qui avait travaillé dans le passé pour l'AFP et Reuters.

"Cette enquête met une croix sur la liberté de l'expression en Russie", a souligné le photographe, qui a participé à l'audience via une séance de visioconférence.

"Le maintien par le tribunal des décisions illégitimes et infondées sur l'incarcération de militants de Greenpeace s'inscrit parfaitement dans la logique bizarre de cette enquête criminelle", a déclaré un avocat de Greenpeace en Russie, Anton Beneslavski, dans un communiqué.

Jusqu'à 15 ans de prison

Les Russes Denis Siniakov, Ekaterina Zaspa et Andreï Allakhverdov font partie des 30 membres d'équipage de l'Arctic Sunrise qui ont été arrêtés en septembre et placés en détention pour deux mois à Mourmansk. Parmi eux figurent également 26 étrangers, dont un Suisse de 28 ans.

La semaine dernière, les 30 personnes ont été inculpées de "piraterie en groupe organisé". Elles encourent actuellement jusqu'à 15 ans de détention.

Greenpeace a dénoncé lundi les conditions de détention de ses militants, en les qualifiant d'"inhumaines". L'ONG écologiste a notamment évoqué le manque d'accès à l'eau potable, une vidéosurveillance permanente en prison et l'absence des soins médicaux appropriés.

La Russie a fait du développement de l'Arctique, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures qui n'a pour l'instant pas encore été exploitée, une priorité stratégique. Greenpeace dénonce des risques décuplés pour un écosystème particulièrement fragile.