Le 7 juillet 2005, quatre kamikazes inspirés par Al-Qaïda se faisaient exploser dans les transports en commun londoniens, fauchant 52 vies. Le Royaume-Uni leur rend hommage mardi ainsi qu'aux touristes qui ont récemment succombé sur la plage de Sousse, en Tunisie.
"Dix ans après les attentats de Londres, la menace terroriste continue d'être aussi réelle que mortelle, et le meurtre de 30 Britanniques innocents alors qu'ils se trouvaient en vacances en Tunisie en est un brutal rappel", a souligné le premier ministre David Cameron dans un communiqué publié par ses services.
"Mais jamais nous ne battrons en retraite devant le terrorisme", a assuré lundi le dirigeant conservateur. Il a appelé à redoubler d'efforts contre la violence extrémiste et la propagande djihadiste.
"Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la protection des Britanniques, pour protéger les jeunes esprits vulnérables contre les croyances extrémistes, et promouvoir les valeurs de tolérance, d'amour et de respect qui font de la Grande-Bretagne un si grand pays", a ajouté M. Cameron.
Le jeudi 7 juillet 2005, à 08h50, trois islamistes britanniques déclenchent leurs bombes en l'espace de 50 secondes dans trois rames de métro, puis, à 09h47, un 4e déclenche la sienne dans un autobus. Surnommée "7/7" au Royaume-Uni, l'attaque fait, outre les 52 morts, 700 blessés. Le mentor du commando, Mohammed Sidique Khan, un Britannique d'origine pakistanaise, entendait "venger" ses "frères et soeurs musulmans" victimes à ses yeux d'"atrocités".
Souvenir hanté
Mardi, les commémorations débutent à Hyde Park avec le dépôt d'une couronne de fleurs devant le mémorial des attentats, avant un service religieux en la cathédrale Saint-Paul, où sont attendus familles des victimes et rescapés. A 11h30 locales (12h30 en Suisse), une minute de silence sera observée dans tout le pays.
Dix ans après, témoins et survivants sont toujours hantés par les images de ces attentats, à l'instar de David Boyce, qui travaillait dans le métro ce jour-là. "Il y avait des bouts de corps partout, des cadavres gisant tout le long du train", a-t-il raconté.
"La première personne que j'ai vue avait les deux jambes quasiment arrachées. Alors j'ai utilisé mes vêtements pour faire un garrot, j'ai surélevé ses jambes au-dessus du niveau du coeur (pour faciliter la circulation du sang), je l'ai mise dans une position plus confortable et lui ai dit que les secours étaient en route".
Menace latente
S'ils ont profondément choqué l'opinion, ces attentats ont aussi entraîné une révision de la politique de sécurité nationale britannique, et notamment des procédures d'intervention des secours, critiqués à l'époque.
Mais le pays doit toujours répondre au défi que constituent les centaines de Britanniques radicalisés, partis combattre dans les rangs de groupes djihadistes en Syrie ou en Irak, et à leur éventuel retour, une menace latente qui a poussé le gouvernement à relever le niveau d'alerte de sécurité de "substantiel" à "grave".
Pour y répondre, le gouvernement Cameron entend renforcer son arsenal législatif avec une loi controversée obligeant les opérateurs de téléphonie et fournisseurs d'accès Internet à livrer à la police les données de clients.