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Syrie: les Kurdes attendent désespérément l'aide turque pour reprendre Kobané à l'Etat Islamique

Les raids aériens de la coalition autour de Kobané n'ont pas suffi à contrer l'assaut des jihadistes, qui contrôlent désormais 40% de la ville syrienne. Privés de renforts, les combattants kurdes ne peuvent compter sur l'aide cruciale d'Ankara. La situation provoque la colère des Kurdes et du PKK qui menace de reprendre les armes.

11 oct. 2014, 20:34
epa04439987 A picture taken from Turkey showing people watching as smoke rises from Kobane after an apparent airstrike during clashes between Islamic State and Kurdish fighters YPG who are trying to defend Kobane, near Suruc district, Sanliurfa, Turkey 10 October 2014. The Islamic State militant group captured a security compound near the centre of the Syrian Kurdish enclave of Kobane and targeted the border crossing with Turkey, a monitoring group said. The militants have gained control of 40 per cent of the town in street-to-street fighting with its hard-pressed Kurdish defenders, the Syrian Observatory for Human Rights said.  EPA/TOLGA BOZOGLU

L'armée américaine a mené six raids en deux jours, a annoncé samedi Washington. Quelque 23 jihadistes ont péri dans la journée alors qu'ils tentaient de faire entrer des véhicules à partir du sud-ouest.

Des milliers de combattants sont disposés à aider les défenseurs de Kobané, assiégés depuis trois semaines, si la Turquie autorise l'ouverture d'un corridor, selon un responsable militaire de Qamichli, autre secteur de Syrie aux mains de milices kurdes.

Une décision turque en ce sens serait décisive, car les assaillants jihadistes se trouvent à l'est, à l'ouest et au sud de la ville, ce qui ne laisse que la voie turque au nord pour d'éventuelles livraisons d'armes. Environ 700 habitants, surtout des personnes âgées, sont coincés à Kobané, et 12'000 se trouvent à l'extérieur, dans une zone proche de la frontière turque, d'après les Nations Unies.

Le PKK menace
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui suit l'évolution du conflit par le biais d'un réseau d'informateurs sur le terrain, estime que les miliciens kurdes finiront inévitablement par être mis en déroute si la Turquie refuse d'ouvrir sa frontière pour leur permettre d'obtenir des armes.

Samedi, Cemil Bayik, membre fondateur du PKK qui en est aussi le plus haut dirigeant en liberté, a averti dans un entretien réalisé par la chaîne de télévision allemande ARD que si la Turquie ne fait rien pour aider les Kurdes de Kobané, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) reprendra les armes.

Colère des Kurdes
La passivité d'Ankara donne lieu à des manifestations d'une rare violence. En Turquie, où vivent 15 millions de Kurdes, la mobilisation a mené à la mort de 33 personnes.

En Allemagne, pays dont la communauté kurde est considérée comme la plus importante en Europe, plus de 20'000 personnes sont descendues samedi dans les rues de Düsseldorf.

En France, plusieurs milliers de Parisiens - 6000 selon les organisateurs - se sont mobilisés, tandis que 200 à 300 personnes manifestaient à Lyon.

Quatre femmes exécutées
La situation mobilise aussi les Nations Unies. L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a demandé vendredi à Ankara de laisser des volontaires leur prêter main-forte pour éviter un massacre.

Il s'exprimait alors que les jihadistes ont exécuté ces derniers jours au moins quatre femmes, dont deux médecins et une politicienne, dans le nord de l'Irak, selon des proches.

Largage de vivres
En Irak, où la coalition est aussi active face aux jihadistes, trois raids ont été menés par l'US Air Force et l'armée néerlandaise à Tal Afar et Hit vendredi et samedi, a fait savoir le Commandement central à Washington.

A la demande du gouvernement irakien, l'armée américaine a livré 36 colis contenant 7328 repas halal, 7800 litres d'eau et plus de 7200 kg de munitions à proximité de Baïji (200 km au nord de Bagdad), a indiqué Washington. Cette région est disputée par les jihadistes.

Londoniens sur leurs gardes
En Europe, les services de sécurité sont sur leurs gardes. Le maire de Londres Boris Johnson a précisé que les Britanniques surveillent "des milliers" de personnes dans la capitale. Au moins "un tiers" des quelque 500 jihadistes britanniques partis en Syrie ou Irak viendraient de la City, selon lui.

Enfin en Tunisie, 1500 jihadistes présumés ont été arrêtés cette année, a révélé le Premier ministre Mehdi Jomaâ.

Depuis le début de l'offensive de l'Etat islamique dans la région de Kobané, le 16 septembre, 577 personnes ont trouvé la mort selon l'OSDH. Il s'agit pour la plupart de combattants, notamment 321 jihadistes.

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