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Suisses et Libyens face à face à Berlin pour résoudre la crise

Les délégations suisse et libyenne sont arrivées à Berlin pour des entretiens visant à résoudre la crise entre Berne et Tripoli. A Bruxelles, des diplomates ont dit espérer que les «efforts intenses de médiation» de l'Union européenne (UE) permettent un règlement d'ici lundi.

20 févr. 2010, 12:20

Le secrétaire d'Etat au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Michael Ambühl est arrivé hier après-midi au Ministère allemand des affaires étrangères. Les rencontres dans la capitale allemande devaient débuter «vers le soir», ont dit des sources diplomatiques. La réunion a cependant été entourée de la plus grande discrétion afin de préserver le maximum de chances à un éventuel accord face à la forte pression médiatique. Ni le Ministère allemand des affaires étrangères ni le DFAE n'avaient confirmé la rencontre.

A Bruxelles, des diplomates ont dit avoir l'espoir que les «efforts intenses de médiation» conduiraient à un «résultat positif» et que le sujet serait réglé avant lundi. Jeudi, des diplomates européens avaient déjà émis l'espoir que le différend soit résolu dans les «48 heures». De retour de Madrid, où Micheline Calmy-Rey a rencontré jeudi le ministre libyen des Affaires étrangères Moussa Koussa en présence du chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, la cheffe du DFAE s'est contentée d'indiquer que les négociations se poursuivaient. «La Suisse travaille à une solution politique», a-t-elle dit en marge de la conférence du Conseil de l'Europe à Interlaken.

Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, avait fait état de «progrès» dans la situation «difficile» entre la Suisse et la Libye. Les négociations entre les parties ont d'ailleurs continué hier au niveau technique à Madrid, a indiqué une source du Ministère espagnol des affaires étrangères. Le conflit a pris une ampleur sans précédent, impliquant jusqu'à la médiation européenne, depuis que la Libye a décidé le week-end dernier de suspendre ses visas d'entrée aux ressortissants de l'espace de Schengen. Cette mesure a été prise en représailles au durcissement de la politique de visas de la Confédération à l'égard de 150 Libyens, en vigueur depuis novembre dernier.

Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), il s'agit d'un «tour de force», dans la mesure où les Européens, gardant en mémoire l'affaire des infirmières bulgares, «redoutaient de se mêler de ce duel car ils savent combien il est compliqué de gérer une crise avec Tripoli».

L'enjeu des négociations en cours concerne surtout le sort des deux Suisses retenus depuis juillet 2008 en Libye et dont Berne réclame la libération. Les deux hommes avaient été arrêtés après l'arrestation de l'un des fils du colonel Kadhafi, Hannibal, dans un palace genevois.

Max Göldi et Rachid Hamdani ont été accusés de «séjour illégal» et d'«exercice d'activités économiques illégales» par la justice libyenne. Rachid Hamdani a été blanchi sur les deux volets. Le binational est à nouveau en possession de ses passeports (suisse et tunisien), mais attend toujours un visa pour quitter le pays, selon Amnesty International.

Max Göldi quant à lui a été condamné en appel le 11 février à quatre mois de prison ferme pour le premier volet. Son avocat français, Me Emmanuel Altit, a indiqué qu'il disposait de 30 jours pour faire recours. Max Göldi a également écopé d'une amende de 860 francs pour le second volet. Les deux Suisses résident à l'ambassade de Suisse à Tripoli. Quelle que soit l'issue de la crise, la présidente de la Confédération Doris Leuthard aura encore l'occasion d'évoquer le sujet lundi à Madrid lors de sa visite de travail.

«Mme Leuthard en profitera pour remercier le roi d'Espagne et le gouvernement pour leurs efforts», a indiqué Christophe Hans, chef de l'information du Département fédéral de l'économie. /ats-afp

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