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Stéphane Joly veut battre son record

Personne ne sait vraiment où en est Stéphane Joly. Le coureur des Breuleux sera pourtant bien là dimanche, aux Européens de cross de Dublin, où il veut battre une 17e place, son meilleur résultat. Sa préparation, il l'a effectuée au Maroc.

09 déc. 2009, 08:48

Aux abonnés absents sur ses téléphones suisses et portugais, Stéphane Joly répond finalement d'un numéro marocain. Mais pas le même qu'il y a un an. Personne ne l'a vu depuis octobre, sauf peut-être une poignée de Marocains qui s'entraînent, comme lui, sur les hauts plateaux proches de la frontière algérienne.

«C'est perdu ici, en effet», rigole le champion de Suisse de cross, qui vit sa deuxième préparation au Maroc. «La première ville importante est à 400 kilomètres.» Même la famille qui l'hébergeait il y a un an a déménagé. Stéphane Joly a donc pris un petit appartement à Figuig, nom de l'agglomération située à 1600 mètres, où seuls les coureurs et les moutons se battent pour venir.

«Mon entraîneur, Karim Tlemcani, est ici», explique le Jurassien en exil. «Il a conduit les équipes nationales du Qatar et du Maroc. Il planifie mes entraînements et me motive lorsque c'est dur.»

Travaillant ensemble depuis un an, les deux hommes passeront une grande partie de l'hiver dans cette retraite nord-africaine. Il ne fait pas chaud pourtant. De dix à quinze degrés la journée et zéro la nuit. Cet univers peu propice à des vacances permet à Stéphane Joly de s'entraîner, chaque jour, douze fois par semaine. Il aligne 180 km hebdomadaires et des séances de repos, sans jamais se laisser divertir par autre chose.

Dans ces conditions, les courses en Espagne ou au Maroc apparaissent comme une récréation. «L'entraînement est plus important que les compétitions. Les championnats d'Europe à Dublin sont mon objectif de la saison. J'aurai deux cross dans les jambes, mais certains athlètes ne font pas une seule course pour préparer des Européens», relève Stéphane Joly. Douzième en novembre sur un cross en Espagne, le plus Marocain des Suisses n'avait pas su gérer son rythme. «C'était un bon test, mais j'ai voulu rester avec le groupe de tête. J'étais le seul Blanc. A mi-parcours, je n'avais plus de jus. J'ai mal couru tactiquement», dit-il avec le recul. Il y a eu ensuite un cross national au Maroc. Là, Stéphane Joly a terminé troisième et seul Blanc à des kilomètres. Une fierté discrète.

A Dublin, dimanche après-midi, Stéphane Joly tentera à nouveau de semer la zizanie parmi les Africains naturalisés «européens». Au moins six coureurs d'origine africaine figuraient dans le top-15 de l'an dernier. Dix-septième à Bruxelles il y a douze mois, Stéphane Joly battait son record personnel et réussissait un exploit au niveau suisse. Il n'était pourtant que modérément satisfait, puisque seules six secondes le séparaient du dixième rang. Maudit chrono!

«Cette année, je veux faire mieux», annonce le coureur du Stade Genève et seul élite suisse engagé. «Mais les 16 qui étaient devant moi en Belgique sont inscrits et de nouveaux arrivent, comme le champion d'Europe espoirs. Tous ceux qui seront là ne s'entraînent que pour ces championnats d'Europe. C'est donc très difficile de savoir ce qui m'attend.»

Le Franc-Montagnard descendra de ses montagnes marocaines vendredi pour s'envoler vers Dublin, une destination où le vent devrait également s'inviter dans les rangs des coureurs. /TBU

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