Sanctions: des Russes privés de l'usage de leur carte de crédit

Dès vendredi matin, les clients de plusieurs banques russes ont eu la mauvaise surprise de ne plus pouvoir utiliser leurs cartes bancaires Visa ou Mastercard. La banque Rossia est concernée en premier lieu.

21 mars 2014, 18:57
Online einkaufen mit Visa oder Mastercard, aufgenommen in Zuerich am 17. Mai 2013. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

Des Russes privés de l'usage de leur carte de crédit, la note du pays menacée par les agences de notations: l'impact des nouvelles sanctions américaines annoncées contre Moscou s'est fait sentir vendredi. Elles demeurent toutefois limitées.

Alors que la première série de sanctions contre des personnalités russes, annoncée lundi par les Etats-Unis en représailles au rattachement de la Crimée à la Russie, n'a pas eu d'impact particulier sur l'économie, la deuxième, rendue publique jeudi par le président américain, a eu des effets plus perceptibles.

Dès vendredi matin, les clients de plusieurs banques russes ont eu la mauvaise surprise de ne plus pouvoir utiliser leurs cartes bancaires Visa ou Mastercard pour effectuer leurs achats ou aux distributeurs d'autres établissements.

Les deux géants américains des cartes bancaires ont en effet mis fin à leurs services de paiement pour les clients de ces banques.

Poutine au chevet de Rossia

La banque Rossia est concernée en premier lieu. Contrôlé par Iouri Kovaltchouk, "banquier personnel des hauts responsables en Russie", l'établissement compte parmi ses clients 470'000 particuliers et 24'000 entreprises.

M. Poutine a aussitôt assuré que les autorités russes viendraient en aide à ses clients. "Nous devons protéger les clients de cette banque et faire tout ce qui est possible pour qu'il n'y ait pas de conséquence négative, ni pour cet établissement financier ni pour ses clients", a-t-il déclaré.

D'autres banques sont touchées, comme SMP et Investkapitalbank, ou encore Sobinbank, filiale à 100% de Rossia.

Pour Mikhaïl Kouzmine, analyste chez Investcafe, même si le nombre total de personnes concernées reste limité au regard du nombre d'épargnants en Russie, il est indéniable que "la situation s'est détériorée" depuis jeudi.

Note financière en question

Mais la Russie a plus à craindre d'un prochain train de sanctions, selon l'analyste. M. Obama a averti que les Etats-Unis pourraient à l'avenir s'en prendre à des secteurs clés de l'économie russe.

Peu après ces déclarations, l'agence de notation financière Standard and Poor's a annoncé qu'elle dégradait la perspective de la note de la Russie à "négative". Elle a été suivie vendredi matin par Fitch.

Ces agences pourraient donc abaisser la note de la Russie, ce qui aurait pour effet de renchérir le coût du crédit et pousser certains investisseurs à se détourner de sa dette, une mauvaise nouvelle pour son économie déjà en perte de vitesse.