Un important service de sécurité entourait François Hollande samedi matin lors de sa visite du salon de l'Agriculture, à Paris. Le président français était sur place à sept heures. Pisté par maints médias, le chef de l'Etat a rencontré des agriculteurs souvent inquiets pour leur futur.
Comme le veut la tradition, le président a entamé sa visite par le hall des éleveurs et une série de dégustations. L'an dernier, François Hollande avait passé sept heures dans les allées de "la plus grande ferme de France".
Entouré d'une nuée de journalistes, et tenu à distance par un cordon de gardes du corps, le président était l'objet d'un dispositif de sécurité renforcé cette année en raison des risques d'attentats. Les agriculteurs l'ont notamment interpellé sur la Politique agricole commune (PAC), un dispositif de redistribution des aides européennes.
François Hollande a notamment parlé avec Domimique Macke, propriétaire de "Filouse", une Rouge Flamande de 4 ans qui est la star du salon.
Des questions aussitôt: "Dans la nouvelle PAC, peut-on s'intéresser à nos races locales?" Le président de la République lui a répondu: "La PAC non seulement n'empêchera rien mais valorisera ces produits".
Revenus en berne
Dans un monde agricole en crise, avec des revenus en berne, le salon prend des allures de cahier de doléances. "Il y a urgence dans la simplification" des normes et dans l'application de la nouvelle PAC, a expliqué Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture. Les agriculteurs vont bientôt faire leur déclaration PAC "et personne ne sait de quoi il s'agit", a-t-il ajouté.
Pierre Vaugarny, secrétaire général de la Fédération nationale bovine, a interpellé Hollande sur les problèmes d'accès au crédit, et sur l'excès de normes qui étranglent les agriculteurs. "On a l'impression que sur le terrain, plus on nous annonce de la simplification, plus le sac-à-dos se charge", dit M. Vaugarny. L'Etat va agir "rapidement", a promis François Hollande.
Enjeux climatiques
Interrogé par la presse, ce salon se déroule selon M. Hollande sous le signe des enjeux climatiques, qui sont aussi "une responsabilité" des agriculteurs. Il a dit être conscient des difficultés avec notamment l'embargo russe sur les produits alimentaires: "Nous devons être, l'Etat, auprès des agriculteurs", a-t-il assuré.
Et en bon Corrézien d'adoption et amateur de viande, le président écrit sur le livre d'or de la Fédération des bouchers: "A tous les bouchers qui nous donnent conseil, plaisir et fierté".