Six cadavres avec des blessures par balles ont été découverts dans quatre véhicules dans une région du sud de la Russie, à environ 250 km de Sotchi, ville hôte des JO d'hiver.
Une opération antiterroriste a été lancée dans deux districts de la région à partir de minuit le 9 janvier. Selon la législation russe, les forces de l'ordre ont désormais le pouvoir d'évacuer temporairement des habitants, d'arrêter des véhicules et des personnes sans raison apparente.
Engins explosifs
Au moment où des policiers examinaient l'un des véhicules dans lequel gisait un habitant de la région, un engin artisanal a explosé à une vingtaine de mètres, sans faire de blessés, a indiqué le ministère régional de l'Intérieur dans un communiqué.
Un deuxième engin explosif découvert à proximité a été détruit à l'aide d'un robot de la police, selon le Service fédéral de sécurité (FSB), cité par l'agence Interfax.
Le comité d'enquête, qui mène des investigations sur les principales affaires criminelles en Russie, a annoncé l'ouverture d'une enquête pour meurtres, trafic d'armes et tentative d'homicide contre des représentants des forces de l'ordre.
Une source au sein des services de sécurité a déclaré à Interfax que les deux engins explosifs étaient remplis de morceaux de métal pour faire le maximum de victimes, un mode opératoire identique à celui utilisé par les rebelles islamistes du Caucase du Nord.
La région de Stavropol jouxte plusieurs républiques instables du Caucase du Nord, telles le Daguestan, l'Ingouchie et la Tchétchénie.
Rébellion islamiste
Confrontées à une rébellion islamiste, ces républiques sont le théâtre d'explosions ou d'attentats quasi quotidiens. Ceux-ci visent en premier lieu les représentants des forces de l'ordre, mais aussi les responsables administratifs, politiques et religieux.
Ces attaques sont le plus souvent revendiquées par la rébellion islamiste, qui a débordé hors des frontières de la Tchétchénie après la première guerre entre forces fédérales russes et indépendantistes dans cette petite république (1994-1996), suivie d'un second conflit meurtrier au début des années 2000, et s'est transformée en un mouvement armé actif dans tout le Caucase du Nord.
Les craintes de voir des militants islamistes lancer des attaques pendant les jeux Olymiques, du 7 au 23 février, ont été renforcées par deux attentats suicide non revendiqués, attribués à des kamikazes, qui ont fait au total 34 morts les 29 et 30 décembre dans une gare et un trolleybus à Volgograd, une autre ville du sud de la Russie.
Un dispositif de sécurité exceptionnel est entré en vigueur mardi à Sotchi, à un mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux.