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Pressions pour accueillir des détenus de Guantanamo

03 mars 2009, 11:23

Une partie du Conseil des Etats a tenu hier à maintenir la pression sur le Conseil fédéral pour l'accueil d'ex-détenus de la prison de Guantanamo. Micheline Calmy-Rey ne s'est pas écartée de la position adoptée jusqu'ici: une décision sera prise dès que les résultats des clarifications en cours seront connus.

C'est la démocrate-chrétienne jurassienne Anne Seydoux-Christe qui a interpellé le Conseil fédéral, le jugeant timoré dans ce dossier. Selon elle, la justice admet qu'aucune preuve de culpabilité ne peut être retenue contre les personnes encore détenues. Arrêtées souvent par hasard, parfois contre de l'argent, torturées, elles sont victimes de l'arbitraire le plus complet.

«Si on ne sait pas se battre pour la liberté des autres, on ne le fera pas mieux pour la sienne», a renchéri Dick Marty. Il rappelle que la CIA elle-même veut libérer ces gens depuis longtemps. Mais, sur sol américain, ils pourraient demander de forts dédommagements. Et les renvoyer chez eux, par exemple en Libye, en Chine ou au Yemen, ce serait signer leur arrêt de mort.

Il est question, pour la Suisse, d'en accueillir jusqu'à trois: «De quoi a-t-on peur?», a demandé Anne Seydoux. Les accueillir, note Dick Marty, ce serait pour la Suisse donner une leçon à tous les pays (notamment européens) qui ont contribué à remplir la prison de Guantanamo, installée sur le sol cubain pour échapper à l'application du droit américain. Micheline Calmy-Rey a souligné que le Conseil fédéral ne se lavait pas les mains du sort des prisonniers de Guantanamo (ils sont encore 248, sur les 800 qui y ont séjourné). Leur détention et leur statut ont toujours été dénoncés comme non conformes au droit international. Et la Suisse réaffirme sa disponibilité à aider les Etats-Unis à résoudre ce problème.

Mais on ne peut éviter d'étudier, outre les aspects humanitaires, les questions juridiques comme celles concernant la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse. Une telle analyse est en cours, en collaboration avec les cantons. Une décision définitive sera prise sur la base des résultats de cette analyse, a-t-elle conclu.

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