Deux rassemblements de plusieurs centaines de personnes opposées et favorables aux droits des homosexuels se sont fait face dimanche près de l'université de Varsovie, séparés par les forces de l'ordre. Aucun incident n'a été signalé.
"À bas les déviations", scandaient notamment les manifestants anti-LGBT, qui se disent victimes "d'agressions". L'une des orateurs, une militante anti-avortement, a annoncé le lancement d'une initiative populaire pour obtenir une loi interdisant les marches des fiertés homosexuelles, pour "arrêter la propagande homosexuelle".
Des "néo-bolcheviks"
En face, brandissant des drapeaux arc-en-ciel ou anarchistes, les partisans des droits LGBT tenaient aussi des bannières comme "Nous sommes le peuple", le slogan des manifestations lors de la chute du communisme à la fin des années 1980 ou encore "L'orientation n'est pas un choix. L'homophobie est un choix".
Lors de la campagne électorale avant le scrutin présidentiel de juillet, les conservateurs au pouvoir en Pologne, pays profondément catholique, ont largement utilisé une rhétorique anti-LGBT, provocant des protestations des institutions internationales. Le président conservateur Andrzej Duda, qui a été réélu, avait alors comparé "l'idéologie LGBT" au "néo-bolchevisme".
Depuis le début du mois les manifestations se multiplient en signe de solidarité avec la communauté LGBT ainsi que contre les brutalités policières, après l'arrestation d'une militante à Varsovie et l'interpellation d'une cinquantaine de contestataires qui tentaient de s'y opposer.