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«Pire qu'au Kosovo et en Irak»

Les bombes à fragmentation lancées par Israël sur le Liban ont laissé des dizaines de milliers de sous-munitions non explosées. Le danger est énorme, particulièrement pour les enfants La contamination du Liban-Sud par les bombes à sous-munitions lancées par Israël est pire que celle constatée au Kosovo en 1999 et en Irak en 2003, a affirmé hier Human Rights Watch (HRW). Le taux de ratés est très élevé, selon l'ONU.

31 août 2006, 12:00

«Israël a fait une large utilisation des bombes à fragmentation dans le sud du Liban, notamment les derniers jours avant la cessation des hostilités», a déclaré le directeur de la division des armements à HRW, Steve Goose. L'ONG présentait le résultat d'une enquête de six jours effectuée sur le terrain.

Jusqu'ici 59 victimes

Le responsable de la coordination des programmes anti-mines de l'ONU au Liban Chris Clark a confirmé que les équipes des Nations Unies ont découvert jusqu'ici 390 sites contaminés. Elles ont détruit 2171 sous-munitions non explosées en deux semaines, mais il pourrait y en avoir des dizaines de milliers. Depuis le cessez-le-feu, ces engins ont fait 59 victimes, dont 13 sont mortes. «Nous continuons à en trouver tous les jours, partout, dans les jardins, dans les maisons, sous les décombres, sur les toits, dans les champs d'oliviers et de tabac», a affirmé Chris Clark.

Selon les premières estimations de HRW et de l'ONU, le taux de ratés des bombes à fragmentation lancées par l'artillerie, la marine ou l'aviation israéliennes pourrait aller jusqu'à 50%.

Ce taux est très élevé par rapport aux tests (la marge est de 5 à 15%). «Cela démontre que doter ces bombes d'un mécanisme d'autodestruction n'est pas une solution», a-t-il ajouté. Les projectiles à sous-munitions utilisés au Liban ont été fabriqués par Israël et par les Etats-Unis, a précisé HRW.

Appel à un nouveau traité

L'ONG demande à Israël de fournir à l'ONU une assistance et toutes les informations techniques détaillées sur l'utilisation de ces bombes au Liban. Une demande déjà faite par l'ONU à Israël, mais restée jusqu'ici sans réponse, a précisé Chris Clark.

Steve Goose a appelé la conférence des Etats parties à la Convention sur les armes inhumaines, qui se réunit en novembre, à lancer des négociations pour un nouveau traité sur les bombes à fragmentation. Pour HRW, ces munitions ne sont pas fiables et ne doivent pas être utilisées, en particulier dans les zones habitées.

Les stocks existants doivent être détruits et les transferts de ces armes interdits. Selon HRW, 71 pays, dont la Suisse, ont des bombes à fragmentation dans leurs stocks et 30 pays en produisent. Les Etats-Unis à eux seuls possèdent près d'un milliard de sous- munitions.

«Cela représente un énorme danger pour l'avenir. Il faut arrêter la catastrophe avant qu'elle se produise et que ces engins se propagent dans le monde entier», a déclaré Steve Goose.

Victimes: les enfants

Ces sous-munitions sont plus petites que les mines et représentent un plus grand danger, notamment pour les enfants, a encore relevé Chris Clark.

Les bombes à sous-munitions sont des engins remplis de «bombelettes». Le conteneur s'ouvre et disperse sur une large étendue les sous-munitions de manière indiscriminée. Ce type d'armes est généralement utilisé contre les chars. Au Liban, le Hezbollah n'en avait pas. / ats-afp-reuters

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