Augusto Pinochet est soigné dans une unité de soins intensifs de l'hôpital militaire de Santiago. Les médecins ont maintenu le pronostic d'un «risque pour sa vie».
L'ex-dictateur, au pouvoir entre 1973 et 1990, avait subi dimanche une angioplastie, une intervention qui consiste à poser un petit ballon dans l'artère pour l'élargir et rétablir la vascularisation du coeur. Une nouvelle intervention a été exclue en raison de son état général et de son grand âge. L'ancien général, qui souffre de diabète et d'hypertension artérielle, a déjà subi trois accidents vasculaires.
A son arrivée à l'hôpital, il avait reçu l'extrême onction, le sacrement de l'Eglise catholique pour les mourants. Sa vie est «entre les mains de Dieu et des médecins», avait estimé son fils cadet. Plusieurs dizaines de sympathisants de Pinochet se sont rassemblés aux abords de l'établissement, en brandissant des photos de l'ancien général. Certains étaient en pleurs, d'autres scandaient son nom.
La cour d'appel de Santiago a ordonné la levée, contre paiement d'une caution, de la mesure d'assignation à résidence surveillée frappant Augusto Pinochet depuis une semaine dans l'affaire de l'enlèvement de deux de ses opposants politiques en 1974, a-t-on appris hier de source judiciaire. L'ancien dictateur avait été assigné à résidence deux jours après son anniversaire, dans le cadre de l'affaire de la «Caravane de la mort», nom d'un escadron qui avait sillonné le Chili dans les semaines après le putsch de 1973 pour exécuter des opposants.
Rattrapé plusieurs fois par la justice, Augusto Pinochet a toujours échappé à un procès. La Cour suprême avait considéré, en juillet 2002, qu'il souffrait de «démence modérée» et qu'il ne pouvait pas se défendre.
Le général Pinochet avait dirigé le Chili pendant 17 ans après s'être emparé du pouvoir par un coup d'Etat le 11 septembre 1973. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment que plus de 3000 personnes sont mortes durant la dictature et que 28.000 autres ont été torturées.
Lors de son anniversaire, le 25 novembre, Augusto Pinochet avait fait lire un message à ses partisans dans lequel il assumait la «responsabilité politique» des crimes commis sous son régime. / ats-afp-reuters