Au lendemain de la reprise des négociations directes entre Israël et l'Autorité palestinienne, l'ambiance est plutôt résignée, voire pessimiste du côté palestinien. Et l'échéance, dans trois semaines, de la fin du moratoire sur la colonisation pourrait faire capoter tout le processus.
Les Palestiniens se sont embarqués jeudi à Washington dans une énième série de négociations de paix avec Israël. Mais ils ne semblent guère croire à leurs chances de réussite, échaudés par les échecs passés et conscients de leurs propres faiblesses.
Le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doivent désormais se retrouver deux fois par mois pour tenter de faire avancer les négociations au plus haut niveau. C'était déjà le cas lorsque le dirigeant palestinien négociait avec le prédécesseur de Benjamin Netanyahu, Ehud Olmert.
Mais peu de progrès avaient été enregistrés lors de ces négociations lancées fin 2007 à Annapolis, aux Etats-Unis, et interrompues fin 2008 après le début de l'offensive israélienne à Gaza. Or, Benjamin Netanyahu est notoirement moins enclin au compromis que son prédécesseur.
Les protagonistes sont convenus que les négociations peuvent aboutir dans un délai d'un an. Mais pour les Palestiniens, l'échéance du 26 septembre est tout aussi importante. A cette date expirera un moratoire de dix mois sur la colonisation décrété par Israël.
Benjamin Netanyahu a d'ores et déjà fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de le reconduire. Côté palestinien, la reprise des activités de colonisation signifierait clairement la fin des négociations. «Les sommets à Washington, les beaux discours et des négociations qui ne donnent rien, on en a déjà vu», résume un membre de la délégation palestinienne.
Le désenchantement est d'autant plus vif dans le camp palestinien - profondément divisé - que les négociations directes ont repris sur fond d'attaques anti-israéliennes du Hamas islamiste en Cisjordanie. Dans ce contexte, une réconciliation entre le Hamas et le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, cruciale pour assurer la pérennité d'un éventuel accord de paix avec Israël, n'a jamais paru aussi lointaine.
Allié du Hamas et ennemi juré d'Israël, l'Iran a fustigé des négociations israélo-palestiniennes «mort-nées» et «vouées à l'échec». Le président Mahmoud Ahmadinejad a assuré que «les peuples de la région» étaient «capables de faire disparaître le régime sioniste de la scène» internationale. /ats-afp-reuters