Au moins vingt soldats pakistanais ont été tués dimanche matin dans un attentat revendiqué par les talibans dans le nord-ouest du pays. Suite à cette attaque, le premier ministre Nawaz Sharif a annulé son déplacement prévu au Forum économique mondial (WEF) de Davos.
"Notre nation est unie contre l'extrémisme et le terrorisme et les sacrifices de nos concitoyens et des forces de l'ordre ne sera pas vain", a ajouté le chef du gouvernement dans une déclaration publiée après l'attaque.
M. Sharif est arrivé au pouvoir l'an dernier après avoir promis de renforcer ses efforts pour dialoguer avec les talibans et trouver une solution négociée avec les extrémistes islamistes. Malgré les ouvertures de part et d'autre, aucun véritable contact n'a eu lieu.
Contre un "Etat séculier"
Et dimanche, un porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), Shahidullah Shahid, a revendiqué la responsabilité de l'attaque qui entre "dans le cadre de notre lutte contre un système séculier (...) Nous mènerons d'autres attaques de ce type à l'avenir", a-t-il ajouté.
L'attentat a eu lieu dans l'agglomération de Bannu (nord-ouest), près de la zone tribale du Waziristan du Nord. "L'explosion s'est produite près d'un des véhicules du convoi, tuant 20 soldats et en blessant 30 autres", a déclaré un haut responsable des forces de sécurité.
"Nous essayons de connaître la nature de l'explosion et de savoir s'il s'agissait d'une mine artisanale ou d'un attentat-suicide", a-t-il ajouté.
Le convoi "s'apprêtait à partir pour la ville de Razmak, dans le Waziristan du Nord, lorsque le drame s'est produit", a précisé le responsable. Bannu a été le théâtre de plusieurs attaques ciblant des forces de sécurité dans le passé.
Repaire de talibans
Créé en 2007, le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) est un groupe islamiste armé qui a fait allégeance à Al-Qaïda et au mollah Omar, le chef des talibans afghans. Il a commis des centaines d'attaques ces dernières années dans le pays, notamment dans le nord-ouest.
Les troupes pakistanaises combattent depuis des années une insurrection dans ces zones tribales montagneuses. Washington considère cette région comme un repaire de talibans et de rebelles liés à Al-Qaïda, d'où ils prépareraient des attaques contre les pays occidentaux et l'Afghanistan.