Une bombe cachée dans un sac qui a explosé dans un bazar bondé d'une zone chiite du nord-ouest du Pakistan à fait au moins 23 morts et plus de 30 blessés, ont annoncé les autorités. L'explosion est survenue sur le marché aux vêtements Eidgah de Parachinar, une ville peuplée par la minorité chiite et située dans la zone tribale semi-autonome de Kurram.
"Le nombre de morts a atteint 23 car certaines personnes très gravement blessées ont succombé lors de leur transfert en hélicoptère pour Peshawar", a déclaré à l'AFP Amjad Ali Khan, responsable du district de Kurram.
Des chaînes de télévision locales ont diffusé des images montrant des centaines de personnes fuyant ce bazar, vers lequel se précipitaient les ambulances.
Pas de revendication
L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais cette zone est connue pour des affrontements confessionnels entre sunnites et chiites. La minorité chiite représente environ 20% de la population pakistanaise. Les zones tribales semi-autonomes du nord-ouest du Pakistan sont un repaire pour les talibans, afghans et pakistanais, et d'autres groupes liés à Al-Qaïda.
La ville de Parachinar, située à un jet de pierre de la frontière afghane, a été le théâtre de nombreux attentats sanglants au cours des dernières années, car peuplée notamment d'une importante communauté chiite.
Les chiites pris pour cibles
Les chiites sont la cible croissante d'attentats par des groupes extrémistes qui les accusent de corrompre l'islam et d'être les agents de l'Iran, première puissance chiite au monde.
Signe de la volonté grandissante d'Islamabad de neutraliser les groupes rebelles violents sur son sol, le chef du plus violent groupe armé antichiites du Pakistan et treize de ses proches ont été tués en juillet dans une opération policière.
Malik Ishaq, environ 55 ans, était l'influent leader du Lashkar-e-Jhangvi, faction sunnite extrémiste proche d'Al-Qaïda et accusée d'innombrables attaques, en partie revendiquées, contre la minorité chiite.