Dans un message mis en ligne samedi sur un site internet, le chef du réseau terroriste al-Qaïda affirme que la minorité sunnite d'Irak est «anéantie» par les forces américaines et la majorité chiite. Il adoube aussi Abou Hamza al Mouhadjir comme successeur d'Abou Moussab al-Zarqaoui, chef de l'organisation en Irak, tué le 7 juin dans un bombardement américain.
Une des épouses de l'ancien chef d'al-Qaïda en Irak, Oum Mohamed, a affirmé de son côté dans le quotidien italien «La Repubblica» que Zarqaoui avait été «vendu aux Américains» en échange d'une pause dans la traque d'Oussama Ben Laden. Selon elle, il était «devenu trop puissant» aux yeux de l'organisation terroriste.
Ces déclarations interviennent alors que les luttes confessionnelles connaissent une nouvelle flambée. Près de 70 personnes ont ainsi été tuées samedi lors d'un attentat suicide dans un quartier chiite de Bagdad. Une centaine d'autres ont été blessées.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis trois mois dans la capitale irakienne. Elle est survenue alors que des milliers de soldats étaient mobilisés à Bagdad pour empêcher les violences.
Une députée sunnite, Taysir Najah Awad al-Machhadani, a par ailleurs été enlevée samedi avec sept gardes du corps. Les députés du Front de la concorde, le principal bloc parlementaire de la minorité sunnite, ont annoncé hier qu'ils boycotteraient dorénavant le parlement à la suite de ce rapt. / ats-afp-reuters