Le président chinois Hu Jintao est arrivé hier au Japon, dont le passé militariste a laissé des blessures encore vivaces en Chine. Premier chef d'Etat chinois à visiter l'archipel nippon depuis dix ans, il a prôné un renforcement de la coopération entre les deux pays.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Masahiko Komura, a accueilli Hu Jintao à sa descente d'avion, acclamé par plus de 200 diplomates, hommes d'affaires et résidents chinois. Au même moment, des centaines d'autonomistes et séparatistes tibétains manifestaient dans le centre de la capitale nippone, protestant contre «la répression chinoise au Tibet». A quelques centaines de mètres de là, quelque 300 nationalistes japonais d'extrême droite et Taiwanais avaient organisé un rassemblement pour protester contre la venue de Hu Jintao.
Hu Jintao, qui est le deuxième président chinois à se rendre dans l'archipel depuis l'établissement des relations diplomatiques en 1972, séjournera au Japon jusqu'à samedi. Signe de l'importance que les Japonais accordent à cette visite, trois rencontres sont prévues avec l'empereur Akihito, dont les apparitions en public sont exceptionnelles.
A l'appui de la main tendue à Tokyo, Hu Jintao a proposé à cette occasion de prêter un couple de pandas pour compenser la mort récente d'un de ces animaux pensionnaire d'un zoo de Tokyo. Pendant son séjour, Hu Jintao va se livrer à une véritable offensive de charme auprès des Japonais. Sur le Tibet, question hautement sensible pour les Chinois, le Japon devrait adopter un profil bas et rassurer le président Hu sur sa présence à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques. Les deux pays devraient signer plusieurs accords de coopération dont l'un dans le domaine du changement climatique. / ats-afp-reuters