«Ils ont été libérés, tous, sains et saufs», a affirmé Ahmed Aboul Gheit à la presse, à l'occasion d'une rencontre avec son homologue américaine Condoleezza Rice en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Le ministre a précisé que les otages avaient été relâchés aux confins de l'Egypte, du Soudan et de la Libye.
Auparavant, le ministre égyptien du Tourisme, Zoheir Garrana avait déclaré que des contacts indirects avaient été établis avec les ravisseurs. Une source proche des services de sécurité avait évoqué une rançon de six millions d'euros.
Cet enlèvement était intervenu à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Soudan, à 1000 km du Caire. La région est peu éloignée du nord du Darfour, où une guerre civile est en cours depuis 2003. Des groupes rebelles du Darfour ont cependant démenti leur implication dans cet enlèvement. Un responsable des services de sécurité n'a pas exclu que les ravisseurs viennent du Tchad, où opèrent à la fois des rebelles soudanais et tchadiens, et un autre les soupçonne d'être égyptiens.
La région où a lieu le rapt est une immense vallée de dunes et de grottes préhistoriques en bordure des monts du Gilf el-Kebir. C'est dans cette contrée que se trouve «la grotte des nageurs», dont les magnifiques dessins préhistoriques ont été montrés en 1997 dans le film «Le patient anglais». Un tourisme «d'aventure» se développe de plus en plus dans ce secteur. Les voyagistes estiment à un millier le nombre de touristes qui s'y sont rendus l'an dernier.
C'est la deuxième fois cette année que des touristes sont attaqués dans cette zone. En janvier, des pillards avaient dépouillé un groupe comprenant des Allemands et les avaient abandonnés dans le désert. Mais c'est la première fois que des touristes étrangers sont enlevés en Egypte, où ils ont en revanche été la cible d'attentats à plusieurs reprises.
L'un des attentats les plus meurtriers contre les touristes en Egypte remonte à novembre 1997, lorsque 62 personnes, dont 36 Suisses, avaient trouvé la mort à Louxor, mitraillés par un commando islamiste. /ats-afp-reuters