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Obsèques de Montazeri entachées de heurts

En Iran, les funérailles de l'ayatollah Hossein Ali Montazeri ont été suivies d'incidents et ont servi d'exutoire contre le pouvoir.

22 déc. 2009, 04:15

En Iran, le grand ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri a été inhumé hier à Qom, au sud de Téhéran, en présence d'une foule immense. Ces funérailles ont pris l'allure d'une manifestation contre le pouvoir iranien et ont été émaillées d'incidents.

Au total, des dizaines de milliers de partisans de l'ancien dauphin de l'imam Khomeiny, entré en dissidence, voire des centaines de milliers selon certains sites internet de l'opposition, ont accompagné sa dépouille jusqu'au mausolée de Masoumeh, important sanctuaire de l'islam chiite iranien.

Deux des dirigeants de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, présents à la cérémonie, avaient appelé à une journée de «deuil public» hier et à une participation populaire aux obsèques. La foule a également crié de nombreux slogans hostiles au «dictateur», surnom donné par les manifestants au président Ahmadinejad depuis sa réélection contestée, le 12 juin. Les médias étrangers, dont l'AFP, n'avaient pas été autorisés à assister aux funérailles de l'ayatollah Montazeri, décédé samedi à l'âge de 87 ans.

Des incidents ont éclaté après les cérémonies, lorsque la police est intervenue contre des manifestants qui criaient des slogans hostiles au gouvernement devant la maison de l'ayatollah.

Quelques centaines de bassidjis - les miliciens du régime islamique - s'en sont pris de leur côté à cette maison, arrachant les traditionnelles bannières de deuil dont elle était ornée. Des inconnus ont ensuite attaqué la voiture de Mir Hossein Moussavi, alors qu'il revenait de Qom après avoir assisté aux funérailles. Une personne a été légèrement blessée.

Durant les funérailles, d'autres incidents avaient déjà opposé la foule venue rendre hommage à l'ayatollah disparu et des miliciens qui tentaient d'étouffer les slogans hostiles au pouvoir avec des haut-parleurs.

Les médias officiels se sont bornés à rapporter que les obsèques de l'ayatollah avaient eu lieu «en présence de ses partisans». Le site internet de la télévision d'Etat a toutefois reconnu que «certains» participants avaient «cherché à créer des tensions en criant des slogans extrémistes et controversés».

L'ayatollah Montazeri était l'un des théoriciens de la révolution de 1979 et l'un des artisans de la constitution de la République islamique.

Proche de l'imam Khomeiny, il avait été son dauphin officiel pendant plusieurs années avant que ses dénonciations répétées des excès du régime n'aboutissent à son éviction en 1989, suivie d'un exil forcé à Qom. Il était devenu une figure emblématique de l'opposition réformiste au sein du régime. Très critique à l'égard du président Ahmadinejad, il avait dénoncé à plusieurs reprises la répression des manifestations ayant suivi sa réélection contestée en juin.

Trois jours avant sa disparition, il dénonçait encore «la mort de gens innocents», «l'arrestation de militants politiques réclamant la liberté» et les «procès-spectacles illégaux» d'opposants au pouvoir. /ats-afp-reuters

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