Le lieu et la date de la prochaine réunion ont été annoncés par le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi. «J'ai une bonne nouvelle. J'ai entendu hier que le groupe 5+1 se réunirait au Kazakhstan le 25 février», a-t-il déclaré, sans préciser si Téhéran avait formellement accepté l'invitation à s'y joindre.
Les grandes puissances du groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité - Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne - ainsi que l'Allemagne) avaient initialement tablé sur une réunion en décembre dernier, puis en janvier. Mais aucun accord n'avait été conclu avec l'Iran sur la date et l'endroit.
Bilatérales avec Washington
A Munich, M. Salehi a par ailleurs indiqué que Téhéran allait «examiner positivement» l'offre de négociations bilatérales avec les Etats-Unis, que le vice-président américain Joe Biden a présentée la veille devant la Conférence.
«Nous sommes tout à fait prêts à mener des négociations, mais cette fois, il faut que l'autre partie ait vraiment envie de parvenir à une solution», a déclaré le ministre iranien. Il a également appelé Washington à cesser d'utiliser une «rhétorique menaçante» sur ce dossier.
«Nous considérons que c'est positif, c'est une bonne ouverture, mais nous devrons attendre car il y a des signaux contradictoires», a ensuite expliqué M. Salehi à la chaîne iranienne en anglais Press TV, en référence à la politique américaine mêlant sanctions économiques et propositions de dialogue.
Qualifiant de «sérieuse» son offre, M. Biden a estimé qu'»il y a du temps et de la marge pour la diplomatie, secondée par une pression économique», pour tenter de trouver une solution négociée. Il n'a pas précisé si Washington était disposé à faire des promesses à l'Iran, qui réclame la levée des sanctions internationales affectant son économie.
«Une année décisive»
Lors de cette conférence dans la capitale bavaroise, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a déclaré samedi que 2013 serait «une année décisive» sur ce dossier, faisant référence aux élections prévues en juin prochain dans la république islamique.
Sur le fond, les divergences restent cependant profondes entre les grandes puissances, qui soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, et Téhéran, qui revendique le droit à enrichir de l'uranium à des fins pacifiques, pour produire de l'électricité ou des isotopes.
Egalement présent à Munich, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a jugé que les dirigeants iraniens étaient «de bons joueurs d'échec», qui «vont anticiper le jeu».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui affirmé que la tâche devenait «plus complexe» parce que l'Iran «s'est doté de nouvelles centrifugeuses qui raccourcissent le délai nécessaire pour l'enrichissement (d'uranium)».
Au point mort
L'an passé, les négociations avaient bloqué lorsque les «5+1» avaient demandé à l'Iran de suspendre l'enrichissement à 20% à la centrale souterraine de Fordo (centre) et d'exporter ses stocks d'uranium enrichi à 20%.
Les grandes puissances redoutent en effet que ces stocks et la technologie accumulés par Téhéran ne permettent de produire rapidement de l'uranium enrichi à plus de 90%, nécessaire à la fabrication de l'arme atomique.
Mais le groupe «5+1» ne s'était pas déclaré disposé à alléger les sanctions comme le réclamait l'Iran, qui a rejeté sa proposition lors de la dernière réunion à Moscou.