Benjamin Netanyahu a annulé sa visite à Washington pour le sommet sur la sécurité nucléaire. Cette décision traduit les craintes d'Israël de s'expliquer sur son arsenal nucléaire présumé. Le premier ministre sera représenté par son ministre chargé des services de renseignements. Le sommet réunira les représentants de 47 pays, dont la Suisse, lundi et mardi.
Selon des médias israéliens, Benjamin Netanyahu s'est s'inquiété du fait que certains Etats musulmans, comme l'Egypte et la Turquie, aient prévu de faire pression pour qu'Israël ouvre ses installations nucléaires aux inspections internationales.
L'objectif de ce sommet est de discuter de mesures communes pour assurer la sécurité de «matériaux nucléaires vulnérables» et empêcher des actes de terrorisme nucléaire.
Les experts estiment qu'Israël, considéré comme le sixième Etat à s'être doté de l'arme atomique, dispose de 100 à 300 ogives nucléaires. L'Etat hébreu n'a jamais confirmé ni démenti. «Cette politique d'ambiguïté constitue un des fondements de la sécurité nationale israélienne», a répété le vice-ministre des Affaires étrangères Dany Ayalon.
A l'instar d'autres Etats nucléaires, tels que l'Inde ou le Pakistan, Israël n'est pas signataire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui l'obligerait à se soumettre aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Aucun dirigeant israélien n'a osé jusqu'à présent briser le tabou en reconnaissant l'existence d'un arsenal nucléaire. Ces dernières années, toutefois, les allusions concernant ce dossier se sont faites de plus en plus transparentes. /ats-afp