"Si les gens avaient sauté à l'eau, ils auraient pu être sauvés. Mais on nous a dit de ne pas sortir." Ce témoignage, c'est celui de Kim Seong-mok, l'un des passagers rescapés du ferry Sewol qui a sombré mercredi au large de la Corée du Sud. Selon le site South China Morning Post, Interrogé sur son lit d'hôpital par la télévision YTN, il confirme ce que de nombreux survivants de la catastrophe ont déjà dit: la procédure d'urgence à bord du ferry n'a pas fonctionné. "On portait tous des gilets de sauvetage. On avait le temps." Dans une eau à 10 degrés (c'est la température mesurée sur les lieux du drame), on peut tout de même survivre environ 3 heures.
Sur CNN, on apprend que sur les 46 canots de sauvetage que comptait le ferry, un seul aurait été utilisé. Une information que la chaîne américaine n'a pas pu vérifier officiellement, mais qui pourrait attiser davantage la colère des familles des 287 passagers toujours portés disparus.
Un homme, âgé de 69 ans, identifié par plusieurs médias locaux comme le capitaine du bateau, a déclaré brièvement à la télévision YTN, la tête dissimulée sous sa veste: "je suis vraiment désolé et profondément honteux. Je ne sais pas quoi dire."
Plusieurs témoignages attestent qu'il aurait été dans les premiers à abandonner le navire. Selon la chaîne américaine ABC, il aurait sauté dans un canot de sauvetage 32 minutes après avoir déclaré l'accident. D'autres affirment que la première chose qu'il aurait faite en arrivant à terre, aurait été de sécher les billets de banque qu'il portait sur lui. Le propriétaire du bateau a lui aussi présenté ses excuses, sans faire d'autre commentaire.
Un drone dans l'épave?
Jeudi, le travail des secouristes était rendu difficile par les conditions météorologiques: beaucoup de vent et des vagues importantes. Les opérations se sont poursuivies durant toute la nuit. Mais aucun plongeur n'a pu accéder à l'une ou l'autre cabine du ferry et ce, même si l'eau est peu profondes à cet endroit, une cinquantaine de mètres environ.
Une centaine de bateaux des gardes-côtes, mais aussi de pêcheurs et de l'armée sont sur place, aux côtés de 18 hélicoptères. Un bateau amphibie de la marine américaine a également été dépêché sur place. Une société privée a pour sa part mis à disposition des secouristes un drone sous-marin qui pourrait entrer dans l'épave plus facilement que les plongeurs.
D'après David Jardine-Smith, secrétaire de la Fédération internationale des secours maritimes, "les chances de trouver des gens là-dedans ne sont pas nulles. Ce n'est pas impossible que des gens aient survécu, mais, malheureusement, il est peu probable qu'il soient nombreux."
De l'air pompé dans l'épave
Sur CNN, on apprend que vers midi, heure locale, soit à 5 heures ce jeudi matin en Suisse, les secouristes ont commencé à pomper de l'air dans le bateau, en espérant créer des poches dans l'épave qui pourrait alors remonter à la surface. Des efforts jusqu'ici restés vains. Cette méthode avait notamment été utilisée lors du naufrage du Costa Concordia.
Trois grues géantes de 3'600 tonnes arriveront sur place vendredi pour tenter de remonter le bateau à la surface et le remorquer à proximité des côtes.
Causes toujours inconnues
Quant aux causes du drame, elles sont toujours officiellement inconnues. Plusieurs témoins ont parlé d'un choc bruyant, avant que le ferry ne commence à pencher. Le site de CNN rapporte que le président de l'Institut de l'industrie coréenne de plongée, Jung Yong-hyun, a déclaré sur la chaîne coréenne YTN que le bateau, fabriqué au Japon, avait été modifié lors de son arrivée en Corée du Sud. "Les cabines de nuit ont été reconstruites, ce qui a augmenté le poids du bateau de 239 tonnes environ. Comme le centre de gravité du bateau remonte, il lui devient plus difficile de trouver son point d'équilibre.
Le capitaine interrogé par les garde-côtes:
Des images fimées à bord par des passagers:
Le site de la catastrophe: