Silvio Berlusconi tente d'acheter les Italiens, a dénoncé lundi son adversaire et chef du gouvernement démissionnaire, Mario Monti. Le Cavaliere leur a promis de restituer les montants versés en 2012 pour l'impopulaire taxe d'habitation IMU s'il est élu.
M. Berlusconi, à la foire de Milan (nord), avait annoncé dimanche qu'en cas de victoire aux élections des 24/25 février, "nous adopterons, dès le premier conseil des ministres, la restitution de la taxe sur l'habitation principale versée en 2012".
Le Cavaliere, qui a dirigé l'Italie de 2001 à 2006 et de 2008 à novembre 2011, et mène tambour battant sa sixième campagne électorale en 18 ans, avait déjà promis de supprimer l'IMU sur l'habitation principale à son éventuel retour au gouvernement.
"C'est une sympathique tentative de corruption. Je t'achète ton vote avec de l'argent et cet argent est celui des citoyens", a commenté l'ancien commissaire européen avec son habituelle ironie froide, sur la radio RTL.
"Encore plus imbécile"
M. Monti a poursuivi sur le même ton pour démontrer l'incohérence des promesses de son rival de centre-droit: "Je suis encore plus imbécile parce que j'ai fait appliquer des augmentations d'impôt en grande partie déjà décidées" par le gouvernement précédent de Silvio Berlusconi, a-t-il observé, en réaction aux propos de ce dernier qui avait prétendu que "n'importe quel imbécile" est capable d'augmenter les impôts".
M. Monti a averti une nouvelle fois que "si la communauté financière internationale évaluait le programme de Berlusconi (...), il y aurait quelque risque d'une hausse des taux d'intérêt" au détriment de l'économie italienne.
Les sondages donnent Berlusconi perdant au scrutin des 24/25 février mais il a réduit nettement l'écart qui le séparait de la coalition de centre gauche, certains sondages parlant de seulement 5 points de différence.
Nerf sensible
Mais en s'attaquant à l'IMU, le Cavaliere touche un nerf sensible, la taxe ayant été particulièrement mal ressentie par les Italiens.
Avant d'annoncer sa "proposition-choc", présentée comme telle par son équipe aux médias, M. Berlusconi avait accusé l'IMU de tous les maux dont souffre l'Italie, estimant que "l'incertitude créée a été le premier facteur de la crise" économique que traverse le pays.