Au moins 800 personnes sont mortes ou disparues, selon la Croix-Rouge. Mais ce bilan provisoire pourrait rapidement dépasser le millier de victimes en l'absence d'informations en provenance des villages les plus isolés, a averti son président Richard Gordon.
«Les gens nous disent que des familles et des villages entiers ont été décimés», a-t-il indiqué. Des torrents de boue qui se sont déversés jeudi soir des pentes du volcan Mayon (environ 350 km au sud-est de Manille) après le passage du cyclone Durian ont fait 406 morts confirmés et 398 disparus, selon la même source.
Face à l'ampleur de la calamité, la présidente des Philippines Gloria Arroyo a annoncé l'état de catastrophe nationale. Les fortes précipitations causées par le typhon Durian se sont mêlées aux dépôts volcaniques sur les flancs du mayon déclenchant la coulée qui a enseveli jusqu'aux toits de nombreuses habitations. Ces phénomènes redoutables sont fréquents en début de saison des pluies ou lors de cyclones dans les pays tropicaux à fort volcanisme, comme l'Indonésie ou les Philippines. Selon la Croix-Rouge, 31 villages et hameaux comptant quelque 14.871 habitants ont été directement affectés par les glissements meurtriers. L'électricité et l'eau n'avaient toujours pas été rétablies hier dans la région de Bicol ralentissant le travail de secours.
Dans l'hôpital de Legaspi, principale ville côtière et capitale de la province d'Albay, les blessés continuaient hier d'affluer. Cette nouvelle catastrophe intervient au moment où l'archipel philippin récupère encore du passage du typhon Cimaron, le plus puissant à avoir frappé le pays depuis plus de dix ans. Il avait fait 38 morts et disparus en octobre. En septembre, la capitale Manille avait été touchée par un autre typhon, Xangsane, qui a fait plus de deux cents morts.
Le volcan Mayon, attraction touristique des Philippines en raison de sa forme conique quasiment parfaite, est l'un des 22 volcans en activité dans l'archipel. En juillet, il avait connu un début d'éruption et des millions de tonnes de roches et de cendres s'étaient déposées sur ses pentes. / ats-afp