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Même Paul Cayard ne se mouille plus

La Coupe de l'America est entrée dans une phase décisive. Onze jours nous séparent du premier affrontement entre Alinghi et Emirates Team New Zealand. Paul Cayard est là. Il observe. Pour mettre à profit ces dernières heures avant le premier coup de sirène de la 32e Coupe de l'America, les deux défis sortent régulièrement sur le plan d'eau de Valence. Les marins suisses ont d'emblée rencontré des problèmes face à Luna Rossa. Alinghi a éclaté un spi vendredi et le sparring-partner italien, qui n'est pas là pour jouer les faire-valoir, s'est imposé de trois minutes. La moustache de Paul Cayard frétille.

12 juin 2007, 12:00

L'Américain, marin de l'année 1992 et 1998, a participé à cinq Coupes de l'America. Venu à Valence en famille, le natif de San Francisco ne navigue pas. L'ancien conseiller technique intérimaire du Desafio Español fait toutefois des piges et ne perd pas une miette des régates. On ne quitte pas du jour au lendemain le métier de skipper...

Trop tentant de le brancher sur un pronostic pour la finale entre les Kiwis et les horlogers. C'est «Noooo!» pour ce coup-ci. L'ancien associé de Dennis Conner sur Stars & Stripes - ils s'étaient pris un 5-0 contre Team New Zealand en 1995 - n'engage pas un penny. «Pas de pronostic cette fois-ci!» L'ancien champion du monde n'est pas en forme ou le doute l'envahit vraiment pour qu'il ne puisse dégager une tendance.

Des excuses d'abord. «J'ai peu suivi l'évolution des bateaux ces derniers temps. La dernière fois que je les ai vraiment vus, c'était lors de l'acte treize. Alinghi était le plus véloce de tous.» Ce n'est toutefois pas suffisant pour remporter une deuxième fois l'aiguière d'argent. La Coupe de l'America ce n'est pas comme le kilomètre lancé; les hommes ont leur importance dans la répartition des mérites. Ce qui met Paul Cayard dans l'embarras...

«Au niveau tactique et dans la man?uvre, le groupe New Zealand est très fort.» Beaucoup plus que les Suisses? «C'est le problème. On ne les a pas vus durant la Coupe Louis-Vuitton. C'est maintenant qu'ils entrent en jeu...» Le troisième élément est l'affaire d'Eole. Le vent sera, comme toujours, déterminant. D'autant que les deux embarcations ne présentent pas les mêmes caractéristiques. «Le bateau néo-zélandais est plus étroit. Il est mieux doté pour des vents légers, aux alentours d'une dizaine de n?uds. Alinghi ressemble davantage au Desafio, davantage typé pour des vitesses de 12 à 13 n?uds.»

Le 23 juin, la première bataille de croisements pour virer en tête à la bouée vaudra son pesant d'or. Quant au point de la victoire, il risque de manquer énormément pour le moral des perdants. «Ce n'est pas certain», corrige l'ancien skipper d'Il Moro di Venezia puis d'AmericaOne. «Si les deux bateaux ont une vitesse similaire, ce premier point ne sera peut-être pas aussi décisif qu'il en a l'air.» C'est précisément ce qu'il a manqué à Luna Rossa en finale de la Coupe Louis Vuitton... «Le défi italien a pourtant trouvé les moyens de contrer Team New Zealand, mais pas à basse vitesse», constate Paul Cayard, presque embarrassé. / STE

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