Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Marc Dutroux demande de pouvoir purger sa peine à domicile

Le Tribunal application des peines a entendu ce lundi Marc Dutroux dans le cadre de sa demande de libération conditionnelle. Il rendra sa décision le 18 février.

04 févr. 2013, 17:27
Marc Dutroux aimerait purger la fin de sa peine chez lui équipé d'un bracelet électronique.

Le meurtrier pédophile belge Marc Dutroux a réclamé lundi devant la justice le droit de pouvoir purger sa peine à domicile sous la surveillance d'un bracelet électronique. Cette demande de l'homme "le plus détesté" de Belgique a très peu de chances d'aboutir.

Marc Dutroux, 56 ans, a comparu à huis clos durant deux heures devant le tribunal d'application des peines (TAP) qui siégeait au palais de justice de Bruxelles placé sous très haute surveillance policière. Il a échappé aux nombreuses caméras en pénétrant par une porte dérobée dans la salle d'audience.
 
"Nous avons convenu de ne rien dire" jusqu'à ce que le TAP rende sa décision le 18 février, a simplement déclaré son avocat, Pierre Deutsch, à l'issue de l'audience. Les avocats des parties civiles n'ont pas fait de déclarations. Les magistrats doivent estimer la crédibilité du plan de reclassement que Marc Dutroux leur a présenté, comme le lui permet la loi.
 
L'ancien électricien a été condamné en juin 2004 à la réclusion à perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que de la mort de quatre d'entre elles.
 
"Possibilité de reclassement"
 
Actuellement écroué à Nivelles, au sud de Bruxelles, la loi lui permet d'introduire une demande de libération conditionnelle à partir du 30 avril, au moment où il aura purgé effectivement un tiers de sa peine, détention préventive comprise.
 
"Cela fait partie de nos projets", a déclaré Me Deutsch, ajoutant: "nous devrons montrer qu'il y a une possibilité de reclassement, avec logement, travail ou, à tout le moins, moyen de subsistance, montrer pourquoi le risque de récidive est autant que possible à écarter".
 
L'avocat a qualifié cette démarche d'étape "symbolique" parce qu'"elle signifie qu'on lui reconnaît le même droit qu'aux autres détenus qui ont été condamnés à des peines semblables".
 
C'est à la justice, "qui est indépendante, de décider", a souligné lundi la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, en reconnaissant qu'il était "difficile pour les gens de comprendre" qu'il soit possible à un homme condamné à la prison à vie de demander sa remise en liberté après avoir purgé seulement le tiers de sa peine.
 
Choc énorme
 
Dans les faits, Marc Dutroux a très peu de chances de voir sa demande aboutir, l'administration pénitentiaire et le parquet ayant rendu un avis négatif, en raison notamment des risques de récidive.
 
La perspective de sa remise en liberté provoquerait de plus un choc énorme en Belgique, où l'opinion reste traumatisée par cette affaire criminelle, la pire de l'histoire du royaume.
 
Des manifestations de colère se sont déjà produites en août 2012 lorsque l'ex-femme de Dutroux, Michelle Martin, a bénéficié d'une libération conditionnelle. Elle est depuis hébergée dans un monastère, à l'abri des regards.
 
A la suite de cette libération, le gouvernement belge a décidé de durcir le régime des libérations conditionnelles. La nouvelle loi en discussion prévoit qu'un condamné à 30 ans ou à perpétuité ne puisse plus introduire sa demande de libération au tiers de sa peine mais à la moitié.
 
Devant Strasbourg
 
Trois victimes de Marc Dutroux ont saisi la semaine dernière la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg pour protester contre l'actuelle procédure de libération conditionnelle.
 
Laetitia Delhez, séquestrée durant six jours par Dutroux en 1996 quand elle avait 14 ans, sa mère, et Jean-Denis Lejeune, le père de la petite Julie, retrouvée morte dans une propriété du pédophile, veulent faire condamner l'Etat belge afin que les victimes soient réellement consultées lorsqu'un condamné introduit une demande devant le TAP.
 
Une vingtaine de militants d'une formation d'extrême droite ont par ailleurs brièvement manifesté lundi matin devant le palais de justice pour demander la "pendaison pour les pédophiles".
Votre publicité ici avec IMPACT_medias