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Lufthansa envisage une nouvelle grève, Air France panse ses plaies

Les pilotes de la Lufthansa, plus grande compagnie d'aviation en Europe, envisagent de débrayer mardi pour la quatrième fois depuis la fin du mois d'août. Le conflit autour des conditions de fin de carrière s'éternise en Allemagne.

29 sept. 2014, 16:35
Après la fin d'une longue grève chez Air France, les pilotes du groupe Lufthansa, première compagnie aérienne en Europe, s'apprêtent à débrayer mardi pour la quatrième fois depuis la fin août pour protéger des acquis sociaux.

Après la fin d'une longue grève chez Air France, les pilotes du groupe Lufthansa, première compagnie aérienne en Europe, s'apprêtent à débrayer mardi pour la quatrième fois depuis la fin août pour protéger des acquis sociaux.

Le syndicat allemand Cockpit a appelé ses adhérents à une grève de 15 heures mardi affectant les vols long-courriers de Lufthansa au départ de Francfort (troisième aéroport européen), sur fond d'un conflit qui s'éternise autour des conditions de fin de carrière.

A l'instar d'autres compagnies européennes comme Air France, Lufthansa est frappée de plein fouet par la concurrence des compagnies à bas coûts, par celle des compagnies du Golfe ainsi qu'à un durcissement de la réglementation du secteur qui l'incite à faire des économies tous azimuts.

La direction du groupe veut notamment porter à 60 ans l'âge de départ possible en préretraite pour ses pilotes, contre 55 ans actuellement.

Ce dispositif, déjà en vigueur au sein de l'activité de fret Lufthansa Cargo et de la filiale à bas coûts Germanwings, doit désormais s'appliquer aux pilotes de l'enseigne Lufthansa, sur laquelle voyage la grande majorité des clients du groupe. Mais il suscite l'opposition virulente des pilotes, qui exigent le maintien des règles actuelles.

Frein à la politique d'expansion

Ce bras-de-fer, qui a viré au dialogue de sourds depuis que Cockpit a quitté la table des négociations fin août, ajoute un chapitre de plus au malaise de longue date entre Lufthansa et ses pilotes. Longtemps choyés, ils sont devenus un frein à la politique d'expansion du transporteur allemand et son programme de restructuration baptisé SCORE, en vigueur depuis 2012.

L'arrêt de travail de mardi intervient au moment où les pilotes d'Air France viennent tout juste de mettre fin à une grève de 14 jours - un record - liée au projet de la direction de développer la filiale à bas coût Transavia France. Ces personnels exigeaient depuis le 15 septembre d'obtenir un contrat unique pour les pilotes des deux compagnies, redoutant de voir fondre les avantages du statut Air France au profit du statut Transavia, moins généreux.

Au total, et selon les derniers chiffres communiqués par Lufthansa, 25 vols long-courriers au départ de Francfort sur 57 sont annulés mardi en raison de la grève des pilotes prévue entre 08h00 et 23h00. La compagnie explique notamment avoir fait appel à des personnels volontaires pour pouvoir opérer tout de même 32 liaisons.

500 vols annulés

Depuis l'échec fin août des discussions, Cockpit a déjà organisé trois grèves de plusieurs heures qui ont conduit à l'annulation de près de 500 vols en tout, pour le moment essentiellement sur les liaisons intérieures et européennes. La dernière en date a eu lieu le 10 septembre à Munich (sud).

Si elles ne conduisent en général pas à des scènes de cohue dans les aéroports, les grèves coûtent cher à Lufthansa, dont les comptes ont déjà été touchés cette année à hauteur de 60 millions d'euros par un mouvement social de trois jours en avril.

"L'air se raréfie pour les pilotes, car l'acceptation de ce conflit au sein du public diminue de plus en plus", estime Dirk Schlamp, spécialiste du secteur aérien au sein de la banque DZ Bank.

"L'environnement au sein du secteur est devenu plus difficile, les choses ont beaucoup changé et les pilotes semblent ne pas le voir", ajoute-t-il. "Il est compréhensible que les pilotes veuillent défendre leurs conditions de travail, mais ils ne doivent pas pousser le bouchon trop loin. Et c'est justement le danger actuellement", commentait le quotidien Tagesspiegel sur son site web.

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