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Les voyages des ministres dans le collimateur

En pleine polémique sur les voyages de Michèle Alliot-Marie en Tunisie et de François Fillon en Egypte, Nicolas Sarkozy a rappelé hier à l'ordre ses ministres. Il leur a demandé de «privilégier» la France pour leurs vacances et de faire valider au plus haut niveau leurs séjours à l'étranger.

10 févr. 2011, 12:23

«Pour leurs vacances, désormais, les membres du gouvernement devront privilégier la France. Les invitations à l'étranger seront autorisées par le premier ministre en accord avec la cellule diplomatique de la présidence de la République pour examiner leur compatibilité avec la politique étrangère de la France», a déclaré le président français lors du Conseil des ministres.

Les modalités de ces voyages à l'étranger «seront examinées par le secrétariat général du gouvernement, qui les autorisera ou les interdira», a ajouté le chef de l'Etat. Cette recommandation vaut «évidemment» aussi pour le président, a précisé le porte-parole du gouvernement, François Baroin. François Fillon avait auparavant annoncé une première série de mesures visant à prévenir les conflits d'intérêt dans la haute fonction publique, comme ceux qui ont coûté son poste à l'ancien ministre du Travail Eric Woerth l'an dernier. Nicolas Sarkozy, qui avait promis en 2007 une République «irréprochable», entend enrayer la polémique autour des récentes vacances de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie en Tunisie et du premier ministre François Fillon en Egypte.

Il est reproché à la première d'avoir emprunté à deux reprises fin décembre l'avion privé d'un homme d'affaires tunisien, alors que le mouvement social qui a emporté le régime du président Zine Ben Ali à la mi-janvier commençait à monter. Le second a reconnu avoir séjourné à Assouan, en Egypte, du 26 décembre au 2 janvier, avec épouse et enfants, à l'invitation des autorités égyptiennes, trois semaines avant les émeutes contre le président Hosni Moubarak.

Il a également admis avoir emprunté un avion gouvernemental égyptien pour une excursion à Abou Simbel. Invité par l'opposition à s'expliquer devant l'Assemblée nationale, le chef du gouvernement a assuré qu'il avait «respecté strictement toutes les règles» relatives aux déplacements privés de l'exécutif, évoquant les «contraintes diplomatiques» et de «sécurité». Si l'opposition a réclamé la démission de la cheffe de la diplomatie française, elle a été plus mesurée en ce qui concerne François Fillon, qui était l'invité d'un chef d'Etat.

Nicolas Sarkozy aurait songé ce week-end à se séparer de Michèle Alliot-Marie et à la remplacer par le ministre de la Défense Alain Juppé ou par le responsable de l'Agriculture Bruno Le Maire. Les révélations sur le voyage égyptien du premier ministre l'en auraient dissuadé. «Virer MAM ça serait fragiliser Fillon», explique-t-on de même source.

Nicolas Sarkozy a jugé impérative la diffusion d'une «véritable culture de la déontologie dans la vie publique». Ce n'est qu'en étant «irréprochables que les personnes qui exercent de hautes responsabilités renforceront la confiance des citoyens dans les institutions de l'Etat», a-t-il expliqué. Le chef de l'Etat doit intervenir aujourd'hui soir à la télévision face à un panel de Français.

Le président a lui-même passé quelques jours au Maroc, où il a été logé dans une résidence du roi Mohammed VI, lors des fêtes de fin d'année. Il a aussi passé le week-end dernier à New York, où il est allé de Varsovie à bord d'un avion de la flotte gouvernementale pour voir son fils Louis, en payant ce voyage privé au prix des avions de ligne, a précisé l'Elysée. /ats-afp

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