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Les signatures affluent dans la barquette de raslafraise.ch

«Ras la fraise!», s'est exclamée Sandrine Rudaz sur le Net le 16 mars. Sa pétition en ligne est aujourd'hui soutenue par 18 000 signataires. Objectif: faire diminuer les importations de fruits et légumes hors saison. Sandrine Rudaz n'a rien d'une militante. Tout juste trentenaire, assistante de direction au sein des Hôpitaux universitaires genevois, elle aime cuisiner des bonnes choses. Mais cette Valaisanne est en colère chaque fois qu'elle tombe sur des fraises d'Espagne ou des asperges péruviennes.

11 avr. 2008, 12:00

Excédée, elle crée le site internet raslafraise.ch. «Pour au moins pouvoir dire ma colère quelque part. J'ai pensé que cela serait plus utile que de m'énerver seule face aux étals des supermarchés», explique-t-elle. Des fruits et légumes venus de loin sont proposés au consommateur alors que ce n'est pas la saison et souvent à prix très bas. Une attitude qui la révolte de la part des grands distributeurs comme Migros ou Coop, qui clament leur éthique et leur souci d'écologie «mais ne le prouvent pas par les actes».

Sur son site, Sandrine Rudaz dépose alors des informations sur les problèmes posés par les produits importés, des enquêtes de l'émission «A bon entendeur», un calendrier permettant aux visiteurs d'identifier les produits de saison... Et une pétition signifiant son désaccord. Elle envoie l'information par mail à une vingtaine de connaissances et dépose un mot sur le blog de cuisine qu'elle tient depuis quelques années. C'était le 16 mars.

Le message est lu par un journaliste de la «Tribune de Genève» qui en fait un petit article. Et voilà la machine médiatique lancée. Tous les journaux de Suisse romande ou presque en parlent. Jusqu'au soir où la TSR consacre plusieurs minutes du «Téléjournal» à cette initiative.

Le nombre de signatures décolle, dépasse aujourd'hui le cap des 18 000, et la jeune femme ne sait plus où donner de la tête. Sa boîte aux lettres électronique déborde de plus de 5000 messages, et elle passe ses journées à répondre aux journalistes. La jeune femme attendra le mois de juin, saison des fraises, pour remettre sa pétition aux grandes surfaces. Mais la collecte des signatures se poursuivra au-delà.

«Je ne sais pas très bien comment expliquer cet élan médiatique. Mais il est certain que le terrain est favorable: tout le monde parle de climat, d'environnement. Ce qui est sûr, c'est que maintenant je suis obligée de faire quelque chose avec toutes ces signatures. Tous ces gens comptent sur moi. Je ne m'attendais pas du tout à un tel impact.»

Vivant à Genève depuis de nombreuses années, Sandrine Rudaz est frappée de voir que même les plus écologistes de ses amis ne savent pas très bien ce qui est de saison ou non. «Ayant grandi en Valais en mangeant les produits de notre jardin, cette évolution me choque. L'attitude des grandes surfaces augmente encore cette scission avec le rythme naturel, puisqu'elles annoncent la saison des fraises ou des asperges avec plusieurs mois d'avance. C'est de la désinformation.»

Pour les grandes surfaces, toute offre répond à une demande. Mais selon Sandrine Rudaz, le but du marketing, c'est de créer un besoin. «Je ne crois pas que le consommateur sous la neige de l'hiver a spontanément l'idée de manger des fraises. C'est une envie qui naît en voyant les publicités et les fruits proposés.»

Et que mange-t-on de saison en ce début de printemps? Topinambours, betteraves, ail des ours ou les premiers épinards. Plusieurs recettes sont à disposition sur son blog de cuisine: www.miam.over-blog.net. / MPA-Le Nouvelliste

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