Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les répercussions de la crise sèment la zizanie dans l'Union

L'Italie et la Pologne ont menacé hier soir d'opposer leur veto à l'adoption du plan de lutte contre le réchauffement climatique.

16 oct. 2008, 07:03

Réunis en sommet depuis hier, les Vingt-sept réaffirmeront aujourd'hui leur volonté d'unir leurs forces pour venir à bout de la crise financière. Mais l'impact qu'elle a déjà eu sur l'économie réelle provoque de plus en plus de frictions entre eux, Varsovie et Rome menaçant d'opposer leur veto à l'adoption d'un ambitieux plan de l'Union en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Réunis depuis hier à Bruxelles, les chefs d'Etat ou de gouvernement des Vingt-sept reprendront aujourd'hui à leur propre compte les différentes mesures que la Grande-Bretagne et les quinze pays membres de la zone euro ont adoptées dimanche, dans le cadre d'un «plan d'action concerté» contre la crise financière. «Il y a un large consensus», ont reconnu dans la soirée plusieurs diplomates.

Seule la République tchèque réclamait encore une modification du texte qui le confirmera - par principe, Prague exige que les Vingt-sept indiquent que la politique européenne de la concurrence ne sera pas battue en brèche. Dimanche, les Quinze s'étaient engagés à entrer si nécessaire dans le capital des grandes banques, afin d'éviter de désastreuses faillites, à garantir les prêts interbancaires nécessaires au développement des institutions financières et à renforcer la protection des épargnants. Au total, les Etats ont déjà mis en réserve quelque 2000 milliards d'euros, dans ce contexte.

Alors que les indices boursiers ont de nouveau chuté, hier, les Vingt-sept vont annoncer des mesures supplémentaires. Les unes sont précises (l'application des normes comptables internationales sur la valorisation des actifs des entreprises sera assouplie, par exemple), les autres doivent encore être précisées. Ainsi, les leaders européens vont insister sur la nécessité d'un renforcement de la supervision du secteur financier européen et sont d'accord pour créer une «cellule de crise financière» en vue de prévenir d'autres catastrophes. Mais la mise en œuvre de ces principes demeure floue.

Nicolas Sarkozy réclame la tenue d'un sommet international à New York, à la fin de l'année. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, que la crise financière a ressuscité politiquement, a prôné dans ce contexte une «reconstruction» du Fonds monétaire international (FMI) et la création, avant la fin de 2008, de «collèges de superviseurs» internationaux, qui seraient chargés de surveiller les 30 principales institutions financières de la planète. Un renforcement de la gouvernance mondiale paraît d'autant plus nécessaire que la crise financière a largement contribué à entraîner les Etats-Unis et l'Europe au bord de la récession.

«Il faut stopper le plus vite possible toute contagion entre la crise financière et l'économie réelle», a déclaré hier le premier ministre français, François Fillon. Le problème, c'est qu'en attendant, plusieurs pays remettent en cause les objectifs que l'Union s'est assigné en matière de réduction (20% à l'horizon 2020) des émissions de gaz à effet de serre. Selon eux, les efforts qu'on leur demande d'accomplir, au niveau national, menacent la santé de leur économie. Or, la présidence française de l'UE tient à forger un accord complet sur cette question en décembre. Hier, les premiers ministres de huit Etats d'Europe centrale et orientale (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie, Lituanie, Lettonie et Estonie) ont ainsi adopté, au terme d'un mini-sommet, une déclaration qui insiste sur la nécessité de «réconcilier les objectifs environnementaux et le besoin d'assurer une croissance économique durable». Il est «particulièrement important que l'Union s'abstienne d'adopter des mesures qui ne respectent pas les différences de potentiel économique entre ses Etats membres», ajoutent-ils. La Pologne a même indiqué qu'elle était «prête à mettre son veto» si ses partenaires tentaient de lui imposer un accord. Et l'Italie lui a emboîté le pas: «Nos entreprises ne sont absolument pas en mesure aujourd'hui de supporter les coûts de la réglementation proposée», a affirmé Silvio Berlusconi. /TVE

Votre publicité ici avec IMPACT_medias