Dans une interview publiée hier par «Le Parisien» - après avoir été «amendée et corrigée» par l'Elysée comme il est d'usage -, Nicolas Sarkozy déclare au sujet de l'homme insulté: «J'aurais mieux fait de ne pas lui répondre».
Or, selon le directeur de la rédaction du quotidien, Dominique de Montvalon, le président de la République n'a pas prononcé cette phrase durant l'interview menée par un panel de lecteurs du «Parisien» lundi matin à l'Elysée.
Nicolas Sarkozy «n'avait pas exprimé le moindre regret» durant cet entretien. «Cela fait une différence forte», a déclaré hier Dominique de Montvalon sur Canal +. Au final, les lecteurs du panel «retrouvent dans le journal quelque chose que le président n'a pas dit, qu'ils n'ont pas entendu», a-t-il ajouté.
Dominique de Montvalon a expliqué que l'interview corrigée par l'Elysée avait été transmise au journal lundi en fin de soirée. «Nous étions quasiment en dehors des délais de bouclage» quand la nouvelle version du texte est arrivée au journal, a précisé le directeur de la rédaction pour expliquer la publication de cette version.
La rédaction en chef a un temps envisagé de ne pas publier le texte ou de publier «en parallèle» les deux versions, sur papier et sur le site internet du journal. Il est parfois difficile de «savoir choisir entre deux solutions dont aucune n'est excellente», a-t-il fait valoir. Dominique de Montvalon a précisé que «Le Parisien» publierait aujourd'hui la version non amendée de l'entretien.
Selon l'Elysée, interrogé hier par l'agence Reuters, Nicolas Sarkozy n'a «peut-être pas» prononcé la phrase publiée mardi lors de l'interview réalisée par «Le Parisien». «Cela a été remis en forme à la relecture», ont relevé les services de la présidence.
Cette affaire intervient alors que la cote de popularité de Nicolas Sarkozy a baissé de neuf points en un mois pour atteindre 38% de satisfaits dans le baromètre Ifop pour le «Journal du dimanche». Au total, 62% des Français se déclarent plutôt ou très mécontents du chef de l'Etat. /ats-afp